Aperçu du marché : Les importations de pétrole brut des États-Unis font bondir les importations pétrolières au pays
Date de diffusion : 2016-03-02
Les importations de pétrole brut au Canada ont augmenté de 16 % en 2015, s’établissant 736 milliers de barils par jour (kb/j), ce qui a renversé la tendance à la baisse observée au cours des trois années précédentes. Les États-Unis ont réalisé les plus grands gains en voyant grimper à 62,4 % leur part des importations totales vers le Canada. La part du marché de l’Arabie saoudite a également connu une hausse au cours de la même année et a atteint 11,4 %. La totalité des volumes importés de ce pays ont été reçus dans les Maritimes. La part du Nigeria a presque triplé, passant de 1,6 % en 2014 à 5,2 % en 2015. Les importations provenant de la Norvège et de l’Algérie ont légèrement progressé en comparaison avec 2014, après un important déclin durant les années précédentes. D’autres sources d’importation ont chuté en 2015 et les importations du Mexique et de l’Iraq ont complètement disparu.
Source et Description
Source : Base de données sur le commerce international canadien de marchandises de Statistique Canada
Description : Le graphique ci-dessus illustre les importations de pétrole brut au Canada, par pays, de 2010 à 2015. Les importations de pétrole brut sont passées de 820 kb/j en 2010 à 637 kb/j en 2014, avant de remonter à 736 kb/j en 2015. Durant la période de 2010 à 2015, la part du marché des États-Unis est passée de 6 % à 62 %. Celle de l’Arabie saoudite a également augmenté, tandis que les importations d’autres pays, comme l’Algérie, le Royaume-Uni, le Kazakhstan et la Norvège, ont diminué.
Bien que les importations maritimes du Texas aient dominé la croissance de la part américaine du marché, les importations des États intérieurs ont également considérablement augmenté. Cela a été rendu possible grâce à la mise en service de complexes ferroviaires de déchargement sur la côte Est canadienne et à l’inversion des canalisations 9A et 9B d’Enbridge, en 2013 et 2015 respectivement.
En outre, les écarts de prix défavorables entre les bruts de l’intérieur du continentNote de bas de page 1 et les cours du pétrole international, comme le Brent, ont atteint leur plus bas niveau en quatre ans. Par conséquent, les bruts extracôtiers de pays comme l’Arabie saoudite et le Nigeria sont devenus plus attrayants et ont permis à ces derniers d’accroître leur part du marché canadien.
L’Est du Canada reçoit presque toutes les importations de pétrole brut au pays. Avant l’inversion de la canalisation 9 d’Enbridge en décembre 2015, aucune raffinerie canadienne à l’est de l’Ontario ne pouvait recevoir, par pipeline, de pétrole brut de l’Ouest canadien et de la formation Bakken aux États-Unis. Le pétrole brut était plutôt acheminé vers le Québec et les Maritimes par transport maritime et ferroviaire. Grâce à l’inversion de la canalisation 9, les importations de pétrole brut extracôtier et les volumes transportés par chemin de fer jusqu’au Québec peuvent être, en partie, remplacés par des envois par pipeline à moindre coût.
En 2015, l’Est du Canada a produit près de 175 kb/j de pétrole brut. De ce volume, plus de 140 kb/j ont été exportés, dont 20 kb/j vers des destinations autres que les États-Unis. Les raffineries de l’Est du Canada ont choisi d’accroître les importations de pétrole de l’intérieur du continent, tandis que la production extracôtière de la région est vendue à d’autres marchés côtiers.
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