Aperçu du marché : Le parc canadien d’appareils de forage – Le reflet d’une décennie de changements à caractère économique et technique
Date de diffusion : 2016-11-30
La taille du parc canadien d’appareils de forage et sa composition, selon la profondeur d’exploration, rendent compte des tendances tant sur le plan économique que technique en matière de mise en valeur des ressources pétrolières et gazières. Le parc regroupe tous les appareils en mesure de forer des puits, que ceux-ci soient en exploitation, en transit entre deux sites ou en attente de location. La profondeur d’exploration désigne la distance verticale maximale qu’un appareil ne devrait pas franchir pendant les activités de forage.
Source et description
Source : JuneWarren-Nickle’s et EIA
Description : Ce graphique à aires empilées illustre le nombre moyen, chaque semaine, d’appareils de forage dans le parc canadien entre 2000 et 2016. De 2000 à 2007, ce nombre est graduellement passé d’environ 600 à plus de 850 avant de suivre une pente légèrement descendante et de s’établir à 800 au début de 2014. Depuis 2015, le nombre d’appareils dans le parc a reculé à moins de 700.
Pour sa part, le nombre d’appareils à très grande profondeur d’exploration est passé de 90 en 2000 à 368 en 2016 et ces appareils représentent actuellement plus de la moitié du parc. Quant aux appareils à grande profondeur, leur nombre de 173 en 2000 a atteint un sommet de 278 en 2010 avant d’être ramené à 201 en 2016. Enfin, le nombre d’appareils à moyenne profondeur a reculé, de 239 en 2000 à 72 en 2016, tout comme celui des appareils à faible profondeur, qui lui est passé de 97 à 44 pendant le même intervalle.
Les prix du baril de pétrole, eux, de 30 $ US qu’ils étaient au début de la période ont atteint presque 100 $ US en 2007 et sont demeurés relativement élevés jusqu’en 2015, alors qu’ils sont revenus sous la barre des 50 $ US. Du côté du gaz naturel, les prix en BEP ont aussi tangué, passant d’environ 25 $ US en 2000 à quelque 50 $ US en 2005 avant d’entreprendre une descente en 2008 qui les a ramenés autour de 15 $ US en 2016.
De 2000 à 2007, le parc canadien d’appareils de forage a pris de l’ampleur, quelle que soit la catégorie, dans le sillage de l’augmentation des prix du pétrole et du gaz naturel. La croissance du nombre d’appareils à faible profondeur d’exploration est attribuable aux prix élevés du gaz qui ont rendu de plus en plus rentables les forages dans les gisements du sud-est de l’Alberta et du sud-ouest de la Saskatchewan. Pendant ce temps, les appareils à moyenne, grande et très grande profondeur suivaient une courbe semblable parce que de tels forages verticaux permettaient de mettre en valeur les gisements gaziers empilés à faible perméabilité dans les grès albertains des formations Deep Basin.
De 2008 à 2014, le prix du gaz naturel a beaucoup régressé alors que celui du pétrole demeurait relativement élevé. Même si le parc ne s’est que peu contracté pendant ces années, le nombre d’appareils à faible et moyenne profondeur d’exploration a connu un recul de taille, car il n’était plus rentable de forer de nouveaux puits dans des gisements gaziers peu profonds ni de procéder à des forages verticaux dans des gisements à faible perméabilité. Par contre, les appareils à grande et très grande profondeur continuaient de prendre de l’ampleur en raison de l’adoption généralisée du forage horizontal ainsi que de la fracturation hydraulique en plusieurs étapes afin de mettre en valeur des formations très profondes de pétrole ou de gaz dans des réservoirs étanches de même que de gaz de schiste. Les projets visant du gaz sont demeurés rentables, en dépit de prix plus bas, du fait des gains d’efficience au moment des forages et d’un ciblage accru des gisements riches en liquides, alors que les prix de ce côté, notamment ceux du propane, du butane et des condensats, s’alignaient davantage sur ceux du pétrole, qui étaient élevés à ce moment.
Depuis 2014, le parc canadien d’appareils de forage a beaucoup rétréci compte tenu de la chute des prix des produits de base qui, cette fois, a également touché le pétrole. Ce sont surtout les appareils à faible et moyenne profondeur d’exploration qui ont écopé, mais certains à grande profondeur ont aussi été éliminés.
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