Aperçu du marché : La faiblesse des prix mondiaux réduit l’approvisionnement de pétrole dans l’Ouest canadien de presque un million de barils par jour vers la mi-mai 2020
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Date de diffusion : 2020-06-24
Pour freiner la propagation de la COVID-19, des pays partout dans le monde ont imposé des restrictions concernant les voyages et des ordres de rester à la maison. Cela a considérablement réduit la demande de produits pétroliers comme l’essence, le diesel et le carburéacteur. Pendant ce temps, en mars 2020, la Russie et l’Arabie Saoudite ont augmenté leur production de pétrole brut, après la non-reconduction par l’OPEP et la Russie de l’accord de production en place depuis la fin de 2016. La forte baisse de la demande et la hausse de l’offre ont fait chuter les prix mondiaux du pétrole, du début de janvier à la fin d’avril 2020. Pendant cette période, le prix du pétrole léger West Texas Intermediate à Cushing, en Oklahoma, a diminué de plus de 80 %. Les producteurs de l’Ouest canadien ont réagi en réduisant l’offre de pétroleNote de bas de page 1 d’environ 972 000 b/j vers la mi-mai par rapport aux données de base d’avant mars.
Figure 1. Réductions implicites de l’offre de pétrole
dans l’Ouest canadien
Source et description
Source : Les données hebdomadaires de Genscape ont servi à calculer les variations dans les exportations par pipeline, les charges ferroviaires et le stockage. Les changements dans les quantités traitées par les raffineries ont été calculés à partir des données des charges hebdomadaires de la Régie.
Description : Ce graphique illustre les variations implicites de l’offre dans le bassin sédimentaire de l’Ouest canadien, ainsi que la diminution des chargements ferroviaires de brut, des exportations par pipeline et des quantités traitées par les raffineries dans l’Ouest canadien, dont le total qui était d’environ zéro au 13 mars 2020 est passé à -725 000 b/j au 5 juin 2020. Ce graphique montre aussi que de grandes quantités de pétrole ont été stockées du 13 mars 2020 au 1er mai 2020 et qu’elles ont été retirées depuis. Les variations implicites totales de l’offre ont atteint un sommet de -972 000 b/j la semaine du 15 mai 2020; elles sont tombées à -713 000 b/j la semaine du 12 juin 2020.
Lorsque les prix du pétrole sont inférieurs à ce qu’il en coûte pour exploiter un puits ou un projet dans les sables bitumineux, les producteurs peuvent limiter leurs pertes en interrompant la production. En mars 2020, les producteurs de l’Ouest canadien ont commencé à fermer des puits de pétrole, à réduire ou à interrompre l’injection de vapeur à certains projets d’exploitation des sables bitumineux in situ et à fermer des gisements de sables bitumineux.Note de bas de page 2 Les producteurs peuvent aussi limiter les pertes en réduisant le nombre de nouveaux puits non rentables qu’ils prévoient forer.
La diminution de l’offre de pétrole peut être implicite quand le débit des pipelines d’exportation, les chargements ferroviaires et la demande des raffineries sont réduits. Les changements hebdomadaires dans les stocks sont aussi importants. Les injections de stocks (valeurs positives sur le graphique) indiquent quand l’offre a surpassé la demande sur le marché. Cela donne à penser qu’en avril 2020, les réductions de l’offre n’ont pas suffi à elles seules pour équilibrer l’offre et la demande. Pendant ce temps, les retraits effectués en mai et juin 2020 (valeurs négatives sur le graphique) montrent que le marché a eu besoin de plus de pétrole que ce qui était disponible.
Les prix du pétrole ont récupéré une partie des pertes depuis la fin d’avril, entre autres parce que les pays producteurs de pétrole dans le monde, dont la Russie, les pays membres de l’OPEP et les États-Unis, ont eux aussi réduit leur production. Bien que les prix soient encore beaucoup plus bas qu’au début de l’année, les sociétés de l’Ouest canadien ont repris la production en partie, augmentant l’offre d’environ 259 000 b/j depuis la mi-mai.
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