Aperçu du marché : Conversion de pipelines : aperçu des tendances actuelles et futures

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Date de diffusion : 2023-11-08

Le réseau pipelinier du Canada évolue constamment en raison des conditions changeantes du marché. Parmi ces changements, citons l’inversion du sens d’écoulement et la conversion de pipelines existants pour de nouveaux produits. À l’heure actuelle, les pipelines canadiens transportent surtout des hydrocarbures. Or, dans l’avenir, un plus grand nombre de pipelines pourraient servir à transporter des produits comme l’hydrogène et le CO2 captéNote de bas de page 1.

Figure 1 – Longueur des pipelines réglementés par la Régie, selon le produit transporté

Source et Description

Source : Régie de l’énergie du Canada

Description : La Régie de l’énergie du Canada réglemente environ 10 % des pipelines au Canada, soit environ 68 000 km de pipelines en exploitation, qui transportent du pétrole brut, du gaz naturel, des liquides de gaz naturel (« LGN »)Définition*, des produits pétroliers raffinésDéfinition* et d’autres produits comme le dioxyde de carbone (« CO2 »). Ce diagramme à barres indique le produit transporté par les pipelines en exploitation réglementés par la Régie, en fonction de la longueur des pipelines et du type de produit principal. On compte actuellement 48 022 km de gazoducs réglementés par la Régie, 14 596 km d’oléoducs, 2 355 km de pipelines de condensats, 2 068 km de pipelines de liquides de gaz naturel, 893 km de pipelines de produits pétroliers raffinés, 61 km de pipelines de dioxyde de carbone et 80 km d’autres pipelines.

Alors que le monde est engagé dans une transition vers la carboneutralitéDéfinition*Note de bas de page 2, une nouvelle capacité pourrait être nécessaire pour transporter de l’hydrogèneNote de bas de page 3, du CO2 et d’autres produits. Dans le rapport Avenir énergétique du Canada en 2023, les scénarios de carboneutralité projetaient une utilisation accrue de l’hydrogène dans les secteurs industriel, résidentiel, commercial et des transports, ainsi qu’une augmentation du captage et du stockage permanent de CO2Note de bas de page 4. L’accroissement de la capacité de transport de ces gaz et d’autres produits pourrait entraîner des changements dans l’exploitation des pipelines, comme la conversion de pipelines existants ou la construction de nouveaux pipelines.

Mélange d’hydrogène dans les pipelines de distribution

Le mélange d’hydrogène au gaz naturel dans des gazoducs de distributionDéfinition* existants est un exemple de la façon dont les pipelines peuvent être convertis pour d’autres usages. L’hydrogène mélangé au gaz naturel pourrait réduire les émissions issues de la combustion de combustibles par les utilisateurs finaux, comme dans les chaudières ou les cuisinières au gaz. Quelques projets pilotes (voir ci-dessous) visant à mélanger de l’hydrogène dans des réseaux de distribution de gaz naturel existantsNote de bas de page 5 ont été lancés au Canada.

  • À la fin de 2021, Enbridge Gas mélangeait 2 % d’hydrogène dans le réseau de distribution de gaz naturel à Markham, en Ontario (près de Toronto). Voir la page Web d’Enbridge sur l’hydrogène propre (en anglais).
  • En octobre 2022, ATCO Gas mélangeait 5 % d’hydrogène dans le réseau de distribution de gaz naturel de Fort Saskatchewan, en Alberta (près d’Edmonton). Voir la page Web de la société sur son projet de mélange d’hydrogène à Fort Saskatchewan (en anglais).

Levée des obstacles liés à la conversion des pipelines de transportDéfinition*

Selon l’Agence internationale de l’énergie, la conversion de pipelines existants pour transporter de l’hydrogène ou du CO2 peut réduire les coûts comparativement à la construction de nouveaux pipelines. Des enjeux associés aux matériaux, à la capacité et à la conception se posent toutefois, comme la fragilisationDéfinition* par l’hydrogène, qui doivent être entièrement évalués au cas par cas pour chaque pipeline envisagé. La détection des fuites d’hydrogène peut nécessiter de nouvelles technologies et la préparation des utilisateurs finaux à recevoir de l’hydrogène dans leur flux de gaz naturel. Divers exemples de pipelines convertis ailleurs dans le monde pour transporter de l’hydrogène et du CO2 peuvent servir d’études de cas pour l’avenir :

Mélanger de l’hydrogène dans les pipelines de transport fait l’objet d’essais à l’échelle mondialeNote de bas de page 10, et des sociétés réglementées par la Régie étudient actuellement la faisabilité de cette solutionNote de bas de page 11 :

  • Alliance Pipeline Ltd. étudie la faisabilité de mélanger de l’hydrogène dans un gazoduc existant (de 5 % à 20 %). L’étude devrait être terminée en juin 2024Note de bas de page 12.
  • NOVA Gas Transmission Ltd. évalue si l’infrastructure de transport de gaz naturel conviendrait au transport d’hydrogène. Le projet devrait être achevé en août 2024Note de bas de page 13.

Pipelines convertis dans le passéPhoto d'une tranchée creusée dans le sol dans laquelle se trouve un tronçon de pipeline. Un ouvrier en uniforme se tient près de la tranchée et des véhicules de construction sont visibles au loin.

En raison de l’évolution des conditions du marché, des pipelines réglementés par la Régie ont été convertis pour transporter d’autres types d’hydrocarbures dans le passé. Le tableau 2 ci-dessous présente des exemples. Les règlements de la Régie permettent aux sociétés de proposer la conversion de pipelines d’hydrocarburesDéfinition*, conformément à la norme du Groupe CSADéfinition* sur les réseaux de canalisations de pétrole et de gaz. Par exemple, une société doit effectuer une évaluation technique pour déterminer si un réseau pipelinier convient à un nouveau type de produit comme le CO2 ou l’hydrogène avant de faire un changement. Pour en savoir plus sur les évaluations techniques de pipelines existants et les normes s’appliquant aux pipelines d’hydrogène et de CO2, veuillez consulter les normes du Groupe CSA sur le pétrole et le gaz naturel. La Régie fournit aussi des lignes directrices relativement à la présentation de demandes à la Commission. Le Guide de dépôt décrit les exigences concernant les demandes présentées à la Commission, prévues par l’article 43 du Règlement de la Régie canadienne de l’énergie sur les pipelines terrestres.

Tableau 1 – Pipelines d’hydrocarbures convertis

Pipelines d’hydrocarbures convertis
Pipeline Projets de conversion
Pipeline Keystone À la suite de modifications techniques et d’un examen réglementaire, un tronçon du réseau principal du Canada de TC Énergie (canalisation 100-1) de plus de 850 km, qui acheminait jusqu’alors du gaz naturel, a été converti pour transporter du pétrole et intégré au réseau pipelinier Keystone.
Pipeline Southern Lights Le projet pipelinier Southern Lights comprenait l’inversion du sud au nord du sens d’écoulement de la canalisation 13 d’Enbridge afin de transporter des diluantsDéfinition* des États-Unis pour répondre aux besoins à cet égard dans la région des sables bitumineux en Alberta. Il s’agissait du premier projet à faire l’objet d’une demande présentée à l’organisme de réglementation fédéral et visant le transport de diluants par pipeline, un marché qui était alors considéré comme émergent.
Pipeline Cochin Au départ, le pipeline Cochin transportait des LGN (du propane seulement, par la suite) en direction est, de Fort Saskatchewan, en Alberta, à Windsor, en Ontario. En 2012, Kinder Morgan Cochin a présenté une demande visant à inverser le sens d’écoulement du pipeline Cochin et à remplacer le type de produit par des condensats légers. Les changements visaient à répondre à la demande croissante de condensats comme diluant pour le transport de pétrole lourd et de bitume provenant des sables bitumineux en Alberta.
Source

Source : Régie de l’énergie du Canada

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