Aperçu du marché : Importations de pétrole brut en baisse en 2022 et part des importations en provenance des États-Unis en hausse
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Date de diffusion : 2023-08-16
Les importations de pétrole brutDéfinition* du Canada en 2022 ont atteint un creux de plus de 30 ans, poursuivant une tendance amorcée en 2020 pendant la pandémie de COVID-19.
Les importations de pétrole brut ont diminué de 1 % en 2022, pour s’établir à 467 000 barils par jour (« b/j »), comparativement à 473 000 b/j en 2021. Cela correspond à une diminution de 227 000 b/j par rapport à 2019, soit avant la pandémie. Bien que la demande de pétrole brut des raffineries canadiennes soit essentiellement revenue aux niveaux d’avant la pandémie, la baisse des importations s’explique en bonne partie par la fermeture de la raffinerie Come-by-Chance (en anglais) à Terre-Neuve-et-Labrador et une augmentation de la production de pétrole brut dans l’Ouest canadien, jumelées à un accroissement de la capacité de transport de ce pétrole brut par pipeline vers l’Ontario et le QuébecNote de bas de page 1.
Figure 1 – Importations annuelles de pétrole brut du Canada
Source et Description
Source : Base de données sur le commerce international de marchandises du Canada (« CIMC ») – SH2709
Description : Le graphique du haut montre la quantité de pétrole brut (en barils par jour) que le Canada a importée de divers pays de 2010 à 2022. Celui du bas indique la proportion (en pourcentage des importations totales) de pétrole brut importé de divers pays.
La valeur totale des importations de pétrole brut s’est chiffrée à 21,5 milliards de dollars en 2022, une hausse de 46 % par rapport aux 14,7 milliards de dollars en 2021. Cette hausse s’explique principalement par la flambée des prix mondiaux du pétrole brut en 2022, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a créé des inquiétudes quant à la sécurité de l’approvisionnement à l’échelle mondiale, et par la reprise généralisée de la demande par rapport à la situation qui prévalait au début de la pandémie de COVID-19. Le prix moyen du baril de pétrole brut importé s’est établi à 126 $ en 2022, par rapport à 85 $ en 2021.
Les raffineries ont besoin de pétrole brutDéfinition* comme charge d’alimentation, qu’elle transforment en produits pétroliers raffinésDéfinition* comme l’essence, le diesel, le mazout de chauffage et le carburéacteur. Les exploitants des raffineries décident où ils se procurent cette charge d’alimentation en soupesant plusieurs facteurs, comme la qualité du pétrole brut, son prix, la disponibilité de l’approvisionnement local, les coûts du transport et d’autres facteurs d’ordre logistique.
Même si la production de pétrole brut du Canada excède les besoins des raffineries du pays, certaines provinces continuent d’importer du pétrole brut. En général, ce sont les provinces dont les raffineries sont les plus éloignées des sources de production de l’Ouest canadien, à savoir l’Ontario, le Québec et le Nouveau-Brunswick. Ces provinces sont constamment les plus grandes importatrices de pétrole brut. Les provinces plus rapprochées des régions productrices qui, de surcroît, sont raccordées par des pipelines à ces dernières n’ont généralement pas besoin d’importer du pétrole brut.
Poursuivant une tendance qui remonte à 2016, le Nouveau-Brunswick est la province au pays qui a importé le plus de pétrole brut en 2022. Cela s’explique par le fait qu’on y trouve la plus grande raffinerie au Canada, celle d’Irving, située à Saint-Jean, qui n’est pas reliée à des oléoducs et qui dépend donc de l’approvisionnement par navire pour se procurer sa charge d’alimentation. Le Québec arrive au deuxième rang pour les importations de pétrole brut au Canada, suivi de l’Ontario. La raffinerie Valero (en anglais), près de Québec, est la deuxième en importance au Canada et dépend aussi des cargaisons qui arrivent par voie maritime. Bien que les raffineries ontariennes soient reliées par pipeline, une certaine quantité de pétrole, quoique moindre, lui parvient par navire durant la période où la Voie maritime du Saint-Laurent est libre de glace.
Figure 2 – Importations annuelles de pétrole brut par province
Source et Description
Source : Base de données sur le commerce international de marchandises du Canada (« CIMC ») – SH2709
Description : Le graphique ci-dessus présente la quantité de pétrole brut (en barils par jour) importée par le Nouveau-Brunswick, le Québec, l’Ontario et Terre Neuve-et-Labrador.
Provenance des importations de pétrole brut du Canada
Les États-Unis sont la principale source des importations de pétrole brut du pays. En 2022, 72 % de ces importations provenaient de notre voisin du sud, comparativement à 66 % en 2021. Le Canada a importé près de 26 000 b/j de plus des États-Unis en 2022 que l’année précédente, et la plus grande partie de ce pétrole brut provenait de la côte américaine du golfe du Mexique, suivie du MidwestNote de bas de page 2.
Au cours de 2022, le Canada a importé 9 000 b/j de pétrole brut de l’Arabie saoudite de plus que l’année précédente. Il a toutefois importé 50 % moins de pétrole du Nigeria que l’année précédente et n’en n’a pas importé du tout d’Azerbaïdjan cette année-là, ce qui s’est traduit par des baisses de 31 000 b/j et de 11 000 b/j, respectivement. Par ailleurs, le Canada n’a pas importé de pétrole brut de la Fédération de Russie depuis 2019 et, au début de 2022, le gouvernement du Canada a imposé des sanctions sur les importations de pétrole brut russe après l’invasion de l’UkraineNote de bas de page 3. Au cours des dix dernières années, les importations de pétrole brut de la Russie ont été faibles ou nulles, sauf en 2019, lorsqu’elles se sont élevées à 18 000 b/j. Cela représentait alors 3 % des importations totales de pétrole brut du Canada.
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