Aperçu du marché : Gestion de la nature pour aider à réduire les émissions de gaz à effet de serre au Canada

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Date de diffusion : 2024-02-07

Les solutions climatiques basées sur la nature (« SCBN ») peuvent jouer un rôle important dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre (« GES ») au Canada. Les SCBN donnent la possibilité aux humains de protéger, restaurer et gérer les écosystèmes naturels qui séquestrent le carbone ou permettent de réduire les rejets de GES dans l’atmosphèreNote de bas de page 1 (figure 1).




Figure 1 – Incidence des changements à la nature d’origine humaine sur les émissions de GES

Infographie montrant l'impact des changements naturels causés par l'homme sur les émissions de GES.
Source et Description

Source : Régie de l’énergie du Canada

Description : Cette infographie présente, en haut, une colline surmontée de bâtiments avec routes et voitures ainsi qu’un chantier de construction où s’affaire une grue. En bas nous voyons un cours d’eau qui traverse prairies et forêts. Superposées à cet ensemble on retrouve sept zones de texte qui se lisent comme suit :

  • Les changements d’origine humaine aux terres aménagéesDéfinition* et aux écosystèmes peuvent entraîner le rejet d’émissions de GES dans l’atmosphère ou l’absorption de celles-ci
  • La transformation du territoire en terres agricoles et terrains construits rejette (ou ajoute) dans l’atmosphère du carbone auparavant stocké dans le sol ou la végétation -> les émissions de GES augmentent
  • La protection, la gestion et la remise en état d’habitats naturels font que le sol ou la végétation absorbe (ou retire) de l’atmosphère du carbone à long terme -> les émissions de GES diminuent (sans compter les autres avantages sociaux et environnementaux)
  • Les SCBN visent à réduire les émissions de GES et à améliorer la capacité des écosystèmes à absorber le carbone de l’atmosphère grâce à diverses mesures
  • Conservation des milieux humides et des graminées marines
  • Gestion des cultures, des sols et de l’azote en agriculture ou en agroforesterieDéfinition*
  • Amélioration de la gestion et de la remise en état des forêts (notamment en plantant des arbres)

Dans l’inventaire des émissions de GES du Canada, la catégorie affectation des terres, changement d’affectation des terres et foresterie (« ATCATF ») tient compte des ajouts (+) ou des absorptions (-) découlant des changements d’origine humaine sur les terres aménagées, qu’il s’agisse par exemple de foresterieDéfinition*, d’agricultureDéfinition*, de milieux humidesDéfinition* ou de terrains construitsDéfinition*.

La somme totale des échanges pour l’ATCATF (c.-à-d. Rejets moins absorptions) provenant des six sources indiquées à la figure 2 fluctue annuellement, mais la tendance des deux dernières décennies a été une diminution des absorptions nettes, passant d’un sommet de -68 mégatonnes d’équivalent en dioxyde de carbone (« Mt d’éq. CO2 ») en 1991 à -17 Mt d’éq. CO2 en 2021 (figure 2).

Les terres forestièresNote de bas de page 2, les produits ligneux récoltés (« PLR »)Définition* et les sols cultivés sont les principaux contributeurs à l’ATCATF au Canada. Voici les trois principales raisons à l’origine des échanges enregistrés pour l’ATCATF au cours des trois dernières décennies.

  • Les niveaux de récolte et l’augmentation des perturbations naturelles, comme les infestations d’insectes et les feux incontrôlésNote de bas de page 3, ont réduit le stock de forêts aménagées matures, ce qui a entraîné une diminution de 35 % des absorptions de GES sur les terres forestières, passant de -203 à -133 Mt d’éq. CO2 de 1990 à 2021.
  • Les rejets attribuables aux PLR, à un sommet de +154 Mt d’éq. CO2 en 1995 et qui avaient diminué à +128 Mt d’éq. CO2 en 2021, dépendent du carbone stocké dans les arbres récoltés, ainsi que des taux de récolte et de la composition de ces mêmes PLR pour ce qui est de la durée, courte ou longue, variables selon les conditions de l’industrie et du marché pour les produits forestiers dans les deux cas.
  • L’amélioration des pratiques de gestion agricole dans l’Ouest canadien (y compris l’adoption du travail de conservation du solDéfinition* et la réduction des mises en jachèreDéfinition*) ainsi que l’accroissement du rendement des cultures ont fait augmenter l’apport en carbone des sols agricoles, ce qui a entraîné une hausse des absorptions au fil du temps pour les terres cultivées.

Figure 2 – Rejets (+) et absorptions (-) de GES pour l’ATCATF au Canada selon la catégorie de 1990 à 2021

Source et Description

Source : Rapport d’inventaire national 1990–2021 : Sources et puits de gaz à effet de serre au Canada

Description : Ce graphique illustre les rejets (valeurs positives) et les absorptions (valeurs négatives) de GES au Canada selon la source pour l’ATCATF de 1990 à 2021 (données disponibles les plus récentes). Les échanges totaux pour l’ATCATF au Canada ont varié d’absorptions nettes de -68 Mt d’éq. CO2 en 1991 à des rejets nets de +24 milliers de tonnes d’éq. CO2 en 2015. Pour 2021, on a estimé à -17 Mt d’éq. CO2 les absorptions nettes, soit l’équivalent de 3 % des émissions totales de GES du Canada cette année-là. Dans le cas de la foresterie, elles ont diminué au fil du temps, tandis que celles de l’agriculture ont augmenté. L’effet de puits a été constant, mais moins marqué depuis quelque temps.

Dans le rapport sur l’avenir énergétique du Canada en 2023, on suppose de façon prudente des absorptions nettes pour l’ATCATF (tenant aussi compte des SCBN) de -13 Mt d’éq. CO2 entre 2030 et 2050 dans le scénario des mesures actuelles, mais de -30 et de -50 Mt d’éq. CO2, respectivement, d’ici 2030 et 2050 selon les deux scénarios de carboneutralité avancés. Dans ces deux derniers cas, cela équivaut à environ un tiers des émissions négatives totales nécessaires pour neutraliser le solde d’environ 150 Mt d’éq. CO2 des autres secteurs de l’économie de manière à pouvoir atteindre la carboneutralité d’ici 2050.

Cela illustre le rôle important que les SCBN peuvent jouer pour un avenir zéro émission nette au Canada. Parmi les initiatives fédérales visant à accroître le potentiel de réduction des émissions de GES de telles solutions climatiques, on note le Programme 2 milliards d’arbres, le Fonds de solutions climatiques axées sur la nature et le Fonds d’action à la ferme pour le climat, tous du gouvernement du Canada.

Autres estimations quant au potentiel des SCBN au Canada

L’intérêt pour le potentiel des SCBN en vue de réduire les émissions de GES a augmenté ces dernières années dans le contexte de l’engagement du Canada à atteindre la carboneutralité d’ici 2050. En général, les évaluations des SCBN quantifient la réduction possible des émissions attendues sous forme d’absorptions nettes en rapport avec l’ATCATF (valeurs négatives).

Les calculs estimatifs de gouvernements, d’organisations non gouvernementales et du milieu universitaire pour ce qui est de l’élimination possible de GES grâce aux SCBN vont de -12 à -124 Mt d’éq. CO2 (valeur la plus courante autour de -80 Mt d’éq. CO2), en 2030, jusqu’à de -64 à -144 Mt d’éq. CO2 (valeur la plus courante autour de -100 Mt d’éq. CO2) en 2050. À noter toutefois que certaines estimations à long terme non datées vont même au-delà de -300 Mt d’éq. CO2Note de bas de page 4 (figure 3).

Figure 3 – Plages du potentiel de réduction des émissions de GES au moyen de SCBN au Canada

Sources et Description

Sources : Conseil des académies canadiennes, 2022; Drever et al., 2021 (en anglais); Environnement et Changement climatique Canada – 8e communication nationale et 5e rapport biennal du Canada (tableau 5-6, page 294); Environnement et Changement climatique Canada – Explorer les approches pour la transition du Canada vers la carboneutralité (page 49); Navius Research for Canadian Climate Institute – Achieving net zero emissions by 2050 in Canada (en anglais)

Description : Ce graphique illustre le potentiel d’absorptions de GES par la voie des SCBN au Canada selon des publications récentes, pour les années 2030 et 2050, en valeurs négatives de Mt d’éq. CO2. Trois valeurs sont fournies : un minimum, un maximum et la valeur la plus courante pour une année donnée.

Une récente évaluation exhaustive du Conseil des académies canadiennes quant au potentiel de réduction des émissions de GES considère -40 Mt d’éq. CO2 d’ici 2030 comme une estimation crédible au moyen de mesures d’atténuation rentablesNote de bas de page 5.

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