Aperçu du marché : Le Canada, grand exportateur de gaz naturel, en fait aussi l’importation. Pourquoi? Tout est question d’emplacement.
Date de diffusion : 2018-07-11
Le Canada exporte plus de gaz naturel qu’il n’en importe. Depuis 2011, les volumes de gaz naturel exportés sont environ trois fois plus importants que ceux qui sont importés. Les échanges commerciaux du Canada en gaz naturel se font avec les États-Unis principalement. Dans le graphique ci-dessous, les barres bleues représentent les volumes acheminés aux États-Unis, les barres orange, les volumes importés. Le commerce du gaz naturel (exportations et importations) a connu une hausse à partir du milieu des années 1980; les exportations ont connu un sommet au début des années 2000 pour ensuite décliner.
Les exportations par pipeline sont indiquées par les flèches bleues pour les ports de chaque province. La plupart des exportations de gaz naturel à partir du Canada franchissent la frontière canado-américaine depuis la Colombie-Britannique, la Saskatchewan et le Manitoba. La majorité du gaz exporté est produit en Alberta et en Colombie-Britannique. La plus grande partie du gaz naturel exporté par l’Alberta traverse les provinces voisines par pipeline avant d’être exporté.
Les volumes d’importation sont représentés par les flèches rouges ombrées. Dans certaines provinces où la quantité de gaz produite ne suffit pas à la demande, les consommateurs doivent se tourner vers d’autres marchés. Le gaz naturel est habituellement acheminé par pipeline, et les coûts de son transport sont proportionnels à la distance parcourue par le gaz. L’Ontario peut s’approvisionner en gaz auprès des États-Unis ou du bassin sédimentaire de l’Ouest canadien (BSOC), quoique ce dernier soit beaucoup plus éloigné. L’importation de gaz des États-Unis peut donc s’avérer plus facile ou plus économique.
Source et description
Source : Office
Description : Cette image illustre l’évolution des importations et exportations de gaz naturel (dont le gaz naturel liquéfié et comprimé) au Canada, par trimestre, de 1985 à 2017. Les barres indiquent les volumes d’exportations et d’importations en milliers de mètres cubes par jour. On trouve sous le graphique les points d’accès et de sortie du gaz naturel au Canada. Des ports d’entrée ou de sortie se trouvent le long de la frontière américaine dans plusieurs provinces. Les ports sont classés en fonction du volume total exporté et importé; les flèches d’un rouge plus foncé désignent des volumes d’importation plus élevés, celles d’un bleu foncé, des volumes d’exportation plus élevés.
La plupart des ports servent surtout à l’exportation. C’est le cas des ports de la Colombie-Britannique (Huntingdon et Kingsgate), de l’Alberta (Aden, Cardston, Coutts, Reagan Field et Sierra), de la Saskatchewan (Elmore, Loomis, Monchy, North Portal et Willow Creek), du Manitoba (Emerson et Sprague), du Québec (East Hereford, Highwater, Napierville et Phillipsburg) et du Nouveau-Brunswick (Brunswick et St. Stephen). Les ports de l’Ontario (Chippawa, Cornwall, Corunna, Courtright, Fort Francis, Iroquois, Niagara Falls, Ojibway/Windsor, Rainy River, Sarnia, Sarnia/Blue Water, Sault Ste. Marie et St. Clair) sont utilisés principalement pour l’importation de gaz naturel. Le terminal Canaport, au Nouveau-Brunswick, est réservé exclusivement à l’importation de gaz naturel liquéfié.
Les volumes des échanges commerciaux suivants sont indiqués en millions de mètres cubes par jour (Mm³/j). En 1985, les importations ont été de 13,88 Mm³/j, les exportations, de 71,73 Mm³/j; en 1995, les importations ont été de 2,5 Mm³/j, les exportations, de 214,87 Mm³/j; en 2000, les importations ont été de 9,44 Mm³/j, les exportations, de 279,73 Mm³/j; en 2008, les importations ont été de 43,69 Mm³/j, les exportations, de 282,21 Mm³/j; en 2012, les importations ont été de 85,85 Mm³/j, les exportations, de 237,19 Mm³/j; enfin en 2017, les importations ont été de 69,91 Mm³/j, les exportations, de 233,95 Mm³/j.
Par le passé, l’Ontario s’approvisionnait auprès du BSOC en gaz naturel qui était acheminé par le réseau principal de TransCanada. Toutefois, les importations en Ontario ont commencé à augmenter après 2000, une fois qu’Alliance Pipeline a commencé à exercer ses activités. Le gazoduc d’Alliance permet d’acheminer le gaz naturel du BSOC au Midwest américain, et de là, il peut être de nouveau importé en Ontario par des pipelines d’interconnexion. Depuis 2008, les avancées technologiques dans les domaines du forage horizontal et de la fracturation hydraulique ont permis la mise en valeur de réservoirs étanches ou de schiste se trouvant dans les formations de Marcellus et d’Utica dans le nord-est des États-Unis. Cela a également entraîné une hausse des importations en Ontario, particulièrement par le port de Niagara Falls. Ainsi, l’Ontario reçoit désormais moins de gaz du BSOC, qui se trouve à une plus grande distance.
- Date de modification :