Aperçu du marché : Les importations de pétrole brut ont diminué en 2020, tout comme les coûts
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Date de diffusion : 2021-04-14
Les importations de pétrole brut du Canada ont connu une baisse de 20 % en 2020, passant de 693 milliers de barils par jour (« kb/j ») en 2019 à 555 kb/j. Les États-Unis continuent d’être la principale source de ces importations. En 2020, 77 % de celles-ci provenaient des États-Unis, comparativement à 72 % en 2019. Les importations de pétrole brut provenant des États-Unis occupent ainsi une place croissante par rapport à celles provenant du reste du monde. En 2020, seul le Canada atlantique a eu recours aux importations d’autres pays.
Le Canada est un exportateur net de pétrole brut, c’est-à-dire que ses exportations dépassent chaque année ses importations. Bien que la production intérieure excède les besoins des raffineries canadiennes, certaines installations importent tout de même du pétrole brut, notamment pour des raisons économiques ou parce qu’elles ont un accès restreint à la production canadienne par voie de pipeline ou qu’elles ont des besoins particuliers en charge d’alimentation. En 2020, bien que les exportations de pétrole du Canada aient été environ 6,5 fois plus élevées que les importations, celles-ci ont répondu à environ 40 % des besoins des raffineries canadiennes.
Figure 1. Importations de pétrole brut du Canada selon le pays
Source et description
Source de la figure : Base de données sur le commerce international canadien de marchandises de Statistique Canada.
Description de la figure : Le graphique à barres empilées illustre les importations de pétrole brut vers le Canada selon le pays d’origine, de 2010 à 2020. Les importations sont passées de 693 kb/j en 2019 à 555 kb/j en 2020. Le graphique du bas montre que les importations au Canada en 2020 provenaient à 77 % des États-Unis, à 13 % de l’Arabie saoudite, à 4 % du Nigeria, à 3 % de la Norvège et le reste de plusieurs autres pays.
Importations selon la région
Les provinces de l’Est ont importé moins de pétrole en 2020 qu’en 2019. La diminution est principalement attribuable à la pandémie de COVID-19 : les raffineries ont traité moins de pétrole brut en raison d’une demande moindre de produits pétroliers raffinés (p. ex., essence et carburéacteur) pendant la pandémie. Également, les importations de pétrole brut de Terre-Neuve-et-Labrador ont chuté de plus de 70 % en raison de l’inactivité de la raffinerie Come by Chance (en anglais) en mars 2020.
Les provinces de l’Ouest importent aussi certains volumes de pétrole brut. En 2020, les importations de la Saskatchewan et du Manitoba ont augmenté à 56 kb/j et à 25 kb/j, comparativement à 5 kb/j et à 3 kb/j en 2019, respectivement. Il est possible que ces volumes importés aient été consommés dans d’autres provinces canadiennes.
Ce ne sont pas toutes les provinces dotées d’une raffinerie qui importent du pétrole. En général, les provinces qui sont situées et qui bénéficient d’un lien pipelinier direct avec celles-ci n’ont pas besoin de recourir à l’importation. Les raffineries des provinces situées plus loin des principales zones de production de l’Ouest canadien, soit l’Ontario, le Québec, le Nouveau-Brunswick et Terre-Neuve-et-Labrador, dépendent en tout temps des importations de brut pour combler une partie de leurs besoins. De même, les deux provinces de l’Atlantique dotées de raffineries n’ont pas accès au pétrole brut par voie de pipeline, ce qui accroît leur dépendance à l’importation.
La plus grande partie des importations de pétrole du Canada est transportée par navire-citerne et par pipeline et des volumes moindres sont importés par chemin de fer. Bien que le mode de transport des importations varie d’une province à l’autre, les provinces de l’Atlantique et le Québec reçoivent surtout leur brut par navire-citerne. Le Québec importe aussi du pétrole par pipeline, tout comme l’Ontario. Les raffineries du Nouveau-Brunswick, du Québec et de l’Ontario peuvent recevoir du pétrole brut par chemin de fer, mais seulement 1 kb/j a été importé des États-Unis de cette manière en 2020Note de bas de page 1.
Figure 2. Provenance des importations de pétrole brut vers les provinces de l’Est
Source et description
Source de la figure : Base de données sur le commerce international canadien de marchandises de Statistique Canada.
Description de la figure : Le graphique à barres empilées du haut montre les volumes d’importation vers le Nouveau-Brunswick, le Québec, Terre-Neuve-et-Labrador et l’Ontario de 2018 à 2020, selon la provenance (des États-Unis ou d’ailleurs). En 2020, les importations vers le Nouveau-Brunswick sont passées de 278 kb/j à 245 kb/j, la moitié de ces volumes provenant des États-Unis. La même année, les importations vers le Québec, Terre-Neuve-et-Labrador et l’Ontario ont toutes reculé, passant respectivement de 203 kb/j à 153 kb/j, de 106 kb/j à 29 kb/j et de 97 à 43 kb/j. Dans les trois cas, tous les volumes provenaient des États-Unis.
Le graphique à barres empilées du bas montre le prix, en dollars canadiens par baril, du pétrole brut importé vers le Nouveau-Brunswick, le Québec, Terre-Neuve-et-Labrador et l’Ontario de 2018 à 2020. Le prix par baril payé par chacune des quatre provinces a diminué en 2020 pour s’établir, dans l’ordre, à 58,89 $, 52,92 $, 77,87 $ et 53,37 $.
Coût du pétrole importé
En général, le pétrole importé coûte plus cher que le pétrole brut canadien transporté par pipeline. Le coût total de l’ensemble du pétrole brut importé s’est élevé à 11,5 milliards de dollars en 2020, une baisse de 40 % par rapport à 2019, alors qu’il avait été de 18,9 milliards de dollarsNote de bas de page 2. Le repli s’explique à la fois par la baisse de 20 % des volumes importés et par la chute des prix mondiaux du brut en raison des mesures prises par l’OPEP+ et des répercussions sur le marché de la COVID-19.
Terre-Neuve-et-Labrador a enregistré le coût d’importation le plus élevé par baril de pétrole brut en 2020 et au cours des dernières années. Province importatrice la plus éloignée des États-Unis, Terre-Neuve-et-Labrador n’est pas raccordée par pipeline à un approvisionnement en pétrole brut, ce qui signifie qu’elle doit compter sur le transport par navires-citernes, qui est plus coûteux. Aussi, le seul raffineur de la province n’était en exploitation qu’au début de 2020, lorsque les prix du pétrole brut étaient plus élevés.
Le Québec, l’Ontario et les provinces de l’Ouest ont enregistré les coûts d’importation les plus bas par baril de brut en 2020, parce que la plupart de leurs importations de pétrole brut ont été expédiées des États-Unis par pipeline, ce qui est moins coûteux que le transport maritime.
Rebond des taux d’utilisation des raffineries
La pandémie a eu des répercussions importantes sur les raffineries de toutes les régions du Canada. Les raffineries de l’Ontario, du Québec et du Canada atlantique ont été touchées plus durement que celles de l’Ouest canadien. Celles-ci, et dans une moindre mesure celles de l’Ontario, ont connu une reprise marquée avant la fin de 2020.
Les raffineries des principales régions importatrices du Québec et du Canada atlantique ont été plus lentes à se remettre des effets de la pandémie que celles du reste du Canada. Par conséquent, la demande d’importations a diminué tout au long de 2020. De façon générale, le Québec et le Canada atlantique ont dû composer avec des restrictions plus strictes que les provinces de l’Ouest, ce qui a eu une incidence sur la demande des raffineries locales. Les raffineries du Canada atlantique ont aussi été plus durement touchées par la pandémie parce qu’une plus grande partie de leurs produits pétroliers raffinés est exportée vers d’autres pays où la demande générale pour ces produits est demeurée faible. En revanche, les marchés de l’Ouest canadien consomment généralement la plupart des produits de leurs raffineries, qui n’ont pas à se tourner vers l’exportation.
Figure 3. Utilisation hebdomadaire de pétrole brut par les raffineries selon la région
Source et description
Source de la figure : Sommaires et données des charges hebdomadaires de la Régie de l’énergie du Canada.
Description de la figure : Le graphique linéaire illustre l’utilisation hebdomadaire de pétrole brut des raffineries de l’Ontario, du Québec, du Canada atlantique et de l’Ouest canadien, du 1er janvier 2019 au 23 février 2021. L’utilisation de pétrole brut dans les raffineries de l’Ontario est passée de 378 kb/j en janvier 2020 à 195 kb/j en avril, et les volumes ont augmenté au cours de l’année pour atteindre près de 330 kb/j en décembre. L’utilisation de pétrole brut dans les raffineries du Québec et du Canada atlantique est passée de 787 kb/j en janvier 2020 à 444 kb/j en avril, et les volumes ont augmenté au cours de l’année pour atteindre presque 626 kb/j en décembre. L’utilisation de pétrole brut dans les raffineries de l’Ouest canadien est passée de 625 kb/j en janvier 2020 à 412 kb/j en avril, et les volumes ont augmenté au cours de l’année pour atteindre presque 585 kb/j en décembre.
Sommaire
En 2020, le Canada a réduit ses importations de brut, particulièrement celles provenant d’autres pays que les États-Unis. Dans l’ensemble, le Canada a importé moins de pétrole brut en 2020 qu’en 2019, principalement en raison de la pandémie de COVID-19 qui a eu pour effet de réduire la demande des raffineries. Le coût total des importations pétrolières a également enregistré un recul important : non seulement les volumes d’importation ont diminué, mais les prix mondiaux ont chuté au début de la pandémie. Terre-Neuve-et-Labrador a été la plus touchée en raison de l’inactivité de la raffinerie de la raffinerie Come by Chance, qui a privé la province d’un approvisionnement local en produits pétroliers raffinés. La demande des raffineries s’est améliorée dans la plupart des régions, mais elle demeure bien en deçà des niveaux pré-pandémie, en particulier au Québec et au Canada atlantique.
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