Aperçu du marché : Projets en Alberta en vue d’accroître grandement la capacité de stockage de carbone d’ici 2030
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Date de diffusion : 2022-12-21
Le captage et stockage de carboneNote de bas de page 1 (CSC)Définition* occupe désormais une place beaucoup plus grande quand il s’agit de réduire les émissions de gaz à effet de serreDéfinition* de l’Alberta. Deux projets de captage du carbone, Quest et l’Alberta Carbon Trunk LineNote de bas de page 2Note de bas de page 3 (« ACTL »), ont été mis en service respectivement en 2015 et 2020, ce qui a porté la capacité de stockageNote de bas de page 4 de la province à 3,0 millions de tonnes de dioxyde de carbone par année (Mt CO2/année) à la fin de 2022.
Projets de CSC à venir en Alberta
Une nouvelle vague de projets de CSC est envisagée dans la province de l’Alberta. En marsNote de bas de page 5 et octobreNote de bas de page 6 2022, le gouvernement de l’Alberta a choisi 25 nouveaux projets de CSC pour une évaluation plus poussée. De ce nombre, septNote de bas de page 7, dont la capacité et les dates de mise en service sont connues, ainsi que des agrandissements de projets existants, pourraient porter la capacité provinciale de CSC à environ 56 Mt CO2/année d’ici 2030Note de bas de page 8 (tableau 1). Cela équivaut à 22 % des 256,5 Mt CO2 produits en Alberta en 2020Note de bas de page 9. Les 18 autres projetsNote de bas de page 10 augmenteraient davantage la capacité de captage du carbone de la province s’ils devaient être menés à terme plus tard. Cependant, les projets de CSC nécessitent des investissements importants et prennent beaucoup de temps à réaliser. Ceux qui le seront éventuellement et le moment où ils le seront dépendront de la disponibilité de la main-d’œuvre, des matériaux et du financement de même que des politiques gouvernementales.
Tableau 1 – Projets actuels et proposés de CSC en Alberta
Projet | État | Lance- ment |
Capacité de séquestration du CO2 (Mt CO2/année) |
Captage | Transport | Séquest- ration |
Utili sa- tionNote de tableau a |
Partenaires | Carrefour de carbone |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Joffre | En service | 1984 | 0,04 | ✗ | ✗ | ✗ | ✗ | Whitecap Resources Inc. | |
Chigwell | En service | 2005 | 0,06 | ✗ | ✗ | ✗ | ✗ | AlphaBow Energy | |
Quest | En service | 2015 | 1,20 | ✗ | ✗ | ✗ | Shell Canada (exploitant), coentreprise dans la région des sables bitumineux de l’Athabasca | ||
Hays | En service | 2016 | 0,01 | ✗ | ✗ | ✗ | ✗ | Canadian Natural Resources Limited (CNRL) | |
Alberta Carbon Trunk Line (ACTL) | En service | 2020Note de tableau b | 1,60 | ✗ | ✗ | ✗ | ✗ | Wolf Midstream, Enhance Energy, Nutrien et raffinerie Sturgeon de NWR | ✗ |
Glacier (phase 1) | En service | 2022 | 0,05 | ✗ | ✗ | ✗ | Advantage EnergyNote de tableau d | ||
Glacier (phase 1B et 2) | Proposés | H2 2023 | 0,15 | ✗ | ✗ | ✗ | Advantage Energy | ||
Projet Origins | Proposés | 2024 | ✗ | Enhance EnergyNote de tableau c | ✗ | ||||
Carrefour de carbone envisagé (à l’est d’Edmonton) | Proposés | Fin de 2024 | 2,00 | ✗ | ✗ | Wolf Midstream, Whitecap Resources, First Nations Capital Investment Partnership et Première Nation Hearth Lake | ✗ | ||
Alberta Carbon Grid | Proposés | 2025 | 20,00 | ✗ | ✗ | Pembina Pipeline Corp. et TC Energy Corp. | ✗ | ||
Carrefour de carbone Wabamun | Proposés | 2025 | 4,00 | ✗ | ✗ | ✗ | Enbridge, Capital Power Corporation (Capital Power), Lehigh Cement et partenaires autochtones | ✗ | |
Carrefour de séquestration de carbone Atlas (phase 1) | Proposés | Milieu de 2020 | 0,75 | ✗ | ✗ | ✗ | Shell Canada, ATCO Energy Solutions et Suncor Energy Inc.Note de tableau e | ✗ | |
Projet de carrefour Meadowbrook | Proposés | 2027 | 3,00 | ✗ | ✗ | Bison Low Carbon Ventures Inc., Enerflex Ltd., PrairieSky Royalty Ltd. et IRC Enterprises Inc. | |||
Alberta Carbon Trunk Line (ACTL) | Prévu | 2030Note de tableau f | 13,00Note de tableau g | ✗ | ✗ | ✗ | ✗ | Wolf Midstream et Enhance Energy | ✗ |
Vers un bilan zéro dans la région des sables bitumineux | Proposés | 2030 | 10,00 | ✗ | ✗ | ✗ | Patways Alliance (CNRL, Imperial Oil, Cenovus, MEG Energy, Suncor et ConocoPhillips) | ✗ | |
Capacité de séquestration du carbone en 2022 | |||||||||
Quest et ACTL | 2,80 | ||||||||
Total opérationnel | 2,96 | ||||||||
Capacité de séquestration additionnelle estimative en 2030 | 52,90 | ||||||||
Capacité de séquestration totale estimative en 2030 | 55,86 | ||||||||
Sources : BOE Report, ministère de l’Énergie de l’Alberta, Alberta Energy Regulator (AER) et Hares, R. (2020), « Feasibility of CCUS to CO2-EOR in Alberta » (thèse de maîtrise en anglais non publiée), Université de Calgary (Alberta), Entropy, CNRL, Shell Canada, Whitecap Resources, Enhance, Wolf Midstream, Alberta Innovates, Pathways Alliance et McDaniel & Associates |
Sources et description
Sources : BOE Report, ministère de l’Énergie de l’Alberta, Alberta Energy Regulator (« AER ») et Hares, R. (2020), « Feasibility of CCS to CO2-EOR in Alberta » (thèse de maîtrise en anglais non publiée), Université de Calgary, Entropy, CNRL, Shell Canada, Whitecap Resources, Enhance, Wolf Midstream, Alberta Innovates, Pathways Alliance et McDaniel & Associates
Description : Ce tableau présente l’information disponible au 31 octobre 2022 pour chaque projet de CSC en Alberta, soit le nom, l’état d’avancement, la date de mise en service, la capacité de stockage de dioxyde de carbone existante et proposée, si le projet comprend la capture de carbone, le transport, la séquestration, l’utilisation, si le projet est à un carrefour et les partenaires du projet. Pour la plupart, les projets à un carrefour ne comprennent pas d’installations de captage du CO2, mais tous offriront un libre accès à des tiers pour le raccord de leurs installations de captage. La capacité est exprimée en millions de tonnes métriques de CO2 par année.
CSC en Alberta
Le CSC consiste à capter le dioxyde de carbone d’émetteurs industriels, à le comprimer à l’état liquide, à le transporter puis à l’injecter dans des sites d’enfouissement profond. Quand on parle de captage, d’utilisation et de stockage du carbone (« CUSC »)Définition*, après enfouissement, il peut être utilisé à des fins de récupération assistée des hydrocarbures (« RAH »)Définition* ou comme charge d’alimentationDéfinition* destinée à l’industrieNote de bas de page 11Note de bas de page 12.
Les producteurs de l’Alberta injectent du CO2 pour RAH depuis le début des années 1980. Les volumes ainsi injectés ont graduellement augmenté pour atteindre 0,28 Mt CO2/année en 2014, puis ont plus que doublé à 0,61 Mt CO2/année en 2015 avec le projet Quest. Ils ont continué de croître au cours des années suivantes, avant d’augmenter rapidement en 2020 pour atteindre 2,12 Mt CO2/année grâce à la mise en service de l’ACTL et 3,17 Mt CO2/année en 2021 (figure 1).
Figure 1 – Évolution de l’injection de CO2 dans des puits en Alberta
Source et description
Source : Divestco (en anglais)
Description : Ce graphique montre les volumes annuels de dioxyde de carbone injecté sous terre en Alberta pour la RAH et le stockage de 1983 à 2021. Dans les deux cas, le CO2 demeure stocké de façon permanente sous terre. Les données sont ventilées en fonction des volumes stockés par Quest, ACTL et les autres projets. Le facteur de conversion du volume de dioxyde de carbone en masse est d’une tonne de CO2 pour 542,6 mètres cubes. Les chiffres ont été arrondis et leur addition peut ne pas correspondre aux totaux indiqués.
Nouvelles propositions pour des projets de CSC en Alberta conçus comme carrefours
Dans le passé, les projets de CSC en Alberta étaient intégrés (captage, transport et stockage ou utilisation). De tels projets sont toujours envisagés en présence de locale l’infrastructure voulue pouvant être convertie au stockage du carbone. Mais, depuis l’ACTL, les nouveaux projets en Alberta sont conçus comme des carrefours à libre accèsDéfinition*, avec services de captage, de transport et de stockage de CO2 distincts afin de réduire les coûts, tout en améliorant l’acheminement et le stockage à grande échelle. Cette séparation profiterait aux grands et aux petits émetteurs de gaz à effet de serre comme les raffineries, les usines de valorisation, les installations de production d’hydrogèneNote de bas de page 13, les centrales électriques, les usines à gaz et les installations d’engrais (figure 2). Certains projets de carrefour, comme Origins (voir le tableau 1), seraient raccordés à des pipelines de CO2 existants. D’autres, comme Alberta Carbon Grid, Wabamun et Atlas, prévoient aussi le transport. Toutefois, au fil de l’évolution de la CSC à l’échelle provinciale et canadienne, la mise en œuvre de cette technologie varierait en fonction des besoins des différents émetteurs.
Figure 2 – Carrefours de carbone
Sources et description
Sources : AIE (en anglais), Régie
Description : Ce diagramme illustre les principaux éléments d’une chaîne de valeur pour le captage et le stockage du CO2, ainsi que les composantes d’un carrefour de carbone (transport, stockage et utilisation).
Surveillance du CSC
En plus des règlements actuels sur le pétrole et le gaz qui s’appliquent au CSC en Alberta, la province a adopté un cadre de réglementationNote de bas de page 14 pour la mise en valeur, ainsi que des programmes de soutien pour favoriser la mise au point de technologies en la matière de même que leur utilisation sécuritaire et efficace :
- Le ministère de l’Énergie de l’Alberta délivre des permis d’évaluation, en plus de conclure des ententes et des baux pour la séquestration du carbone dans la provinceNote de bas de page 15Note de bas de page 16Note de bas de page 17Note de bas de page 18
- L’AER réglemente les installations qui captent, transportent et injectent du CO2 dans les réservoirs souterrainsNote de bas de page 19.
- L’Industrial Energy Efficiency, Carbon Capture Utilization and Storage Grant ProgramNote de bas de page 20 de l’Alberta offre du financement à l’appui de projets de CSC et de l’efficacité énergétique dans l’industrie.
- Entente de financement du gouvernement de l’Alberta pour des projets de CSC (Quest et ACTL)Note de bas de page 21.
L’AIE a souligné à maintes reprises la valeur du CSC comme l’un des principaux outils de lutte contre les changements climatiques. Ressources naturelles Canada dirige l’élaboration d’une stratégie fédérale sur le CSCNote de bas de page 22Note de bas de page 23. En juillet 2022, les ministres de Ressources naturelles Canada ainsi que d’Environnement et Changement climatique Canada ont publié un document de travailNote de bas de page 24, puis ont lancé des consultations en vue d’établir un nouvel engagement à l’égard du plafonnement, mais aussi de la réduction, des émissions du secteur pétrolier et gazier. Le document de travail considère le CSC comme l’une des six options de décarbonation de choix offertes au secteur pétrolier et gazier canadien.
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