Aperçu du marché : Diversité et potentiel de la bioénergie au Canada
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Date de diffusion : 2023-05-17
Le secteur de la bioénergie est bien établi au Canada et représentait plus de 6 %Note de bas de page 1 de l’énergie primaire totaleDéfinition* en 2021. Il a connu une croissance constante au cours des deux dernières décennies et d’importants agrandissements sont prévus dans un proche avenirNote de bas de page 2Note de bas de page 3. Considérée être à faibles émissions de carbone, la bioénergie devrait contribuer aux efforts de carboneutralité au pays comme à l’étranger.
L’énergie primaire totale disponible au Canada à partir de la biomasse est d’environ 1 800 pétajoules (« PJ ») par année, mais seule une partie est consommée dans un contexte d’utilisation finaleDéfinition* (en raison des pertes pendant le traitement). Par souci de simplicité, si l’on suppose que l’énergie primaire de l’ensemble des charges d’alimentation sous forme de biomasse est transformée en énergie pour utilisation finale à un taux d’efficacité de 35 %, cette dernière représenterait environ 630 PJ par année à l’échelle nationale. Cela constitue suffisamment d’énergie pour répondre aux besoins de plus de 7 millions de ménages au Canada, y compris en matière de chauffage et d’électricitéNote de bas de page 4.
Figure 1 – Approvisionnement annuel en énergie primaire selon la charge d’alimentation sous forme de biomasse et la province ou le territoire
Sources et Description
Sources : Valeurs estimatives de la Régie de l’énergie du Canada
Sites d’origine
- Agriculture et Agroalimentaire Canada, Outil cartographique d’inventaire de la biomasse
- Torchlight Bioresources, Renewable Natural Gas (Biomethane) Feedstock Potential in Canada (en anglais)
- Navius Research, Biofuels in Canada 2021 (en anglais)
- Statistique Canada, tableau 32-10-0125-01 Bovins et veaux, production dans les fermes et production de viande
- Base de données nationale sur les forêts, Superficie forestière exploitée sur des terres privées et publiques au Canada
Description : Le graphique met en évidence le potentiel estimatif maximal d’énergie primaire sur un an, selon les provinces, à partir des charges d’alimentation sous forme de biomasse actuellement disponibles. Ce potentiel est divisé en six catégories : cultures énergétiques semées à dessein, résidus agricoles, forestiers ou d’élevage, foresterie et déchets urbains. Les cultures énergétiques semées à dessein sont estimées sur la base d’une utilisation de 3 % des terres de première qualitéNote de bas de page 5. La foresterie est estimée sur la base de 5 % du bois récoltéNote de bas de page 6. Les valeurs estimatives ne comprennent pas les graisses et les huiles animales ni l’huile de friture après usage.
Potentiels énergétiques différents selon le type de bioénergie
La densité énergétique varie en fonction de la biomasse servant de charge d’alimentation et est mesurable de deux façons. L’énergie primaire est celle contenue dans la biomasse brute avant sa transformation en produits pour utilisation finale comme des biocarburants ou de l’électricité. Pour utilisation finale, il s’agit de celle contenue dans les produits destinées à cette fin. Il arrive que le produit brut soit aussi celui pour utilisation finale (comme le bois de chauffage).
Certaines charges d’alimentation ne conviennent pas à tous les types de bioénergie. Par exemple, le bois de chauffage peut aussi servir à produire de l’électricité tandis que les déchets solides municipaux sont principalement utilisés sous forme de biocarburants de type biogaz ou gaz naturel renouvelable.
Provenance de la biomasse servant à produire de la bioénergie
La bioénergie est principalement produite à partir de charges d’alimentation sous forme de biomasseDéfinition*. Celle-ci est en fait une matière organique dérivée de plantes ou d’animaux qui est soit brûlée directement soit transformée au préalable pour produire de l’énergie. La bioénergie peut prendre la forme de biocarburantsDéfinition* comme l’éthanol, le biodiesel, le biogaz ou le gaz naturel renouvelable. Elle sert aussi à produire de l’électricité et de l’hydrogène.
Les charges d’alimentation bioénergétiques sont variées, allant du fumier de bétail aux arbres. Elles peuvent être semées à dessein, comme des plantes et des arbres spécialement cultivés pour devenir de la bioénergie, mais il peut aussi s’agir de résidusNote de bas de page 7 d’une autre activité. Leur origine est elle aussi diversifiée.
- Déchets urbains : Déchets pouvant provenir de résidences, d’industries (comme celle des pâtes et papiers), d’institutions, d’activités commerciales ou de sites d’enfouissement et de réseaux d’égouts.
- Résidus d’élevage : Résidus provenant de fermes d’élevage et d’activités associées comme le fumier de bétail ainsi que les huiles ou les graisses animales.
- Cultures énergétiques semées à dessein : Cultures énergétiques comme notamment le maïs, le blé, le saule, le canola, le panic raide, le Miscanthus ou le peuplier hybride.
- Résidus agricoles : Résidus de plantes après récolte et transformation.
- Foresterie : Bois produit principalement pour le chauffage ou comme combustibleNote de bas de page 8 qui comprend celui obtenu à la suite de pratiques forestières durables dont les activités de prévention des feux de forêt et le contrôle des organismes nuisibles.
- Résidus forestiers : Matériaux inutilisés après la récolte et la transformation d’arbres pour la production de bois d’œuvre ou d’autres utilisations non énergétiques. Comprend la cime, les branches et les résidus de fabrication comme la sciure de bois des scieries.
Figure 2 – Différents types de biomasse comme charge d’alimentation
Sources et Description
Sources : EPRI, Bioenergy production (en anglais) et Torchlight Bioresources, Renewable Natural Gas (Biomethane) Feedstock Potential in Canada (en anglais)
Description : Le graphique met en évidence les différents types de biomasse comme charge d’alimentation selon leur catégorie, au nombre de six. Les déchets urbains comprennent l’huile de friture après usage, les déchets solides municipauxDéfinition*, les boues des usines de pâte, les biosolides, les matières organiques triées à la sourceDéfinition* et les eaux usées. Les résidus d’élevage comprennent pour leur part le fumier de bétail et les huiles ou les graisses animales. Quant aux résidus agricoles, ils comprennent ceux de lin, de maïs, de canola, de soya, de blé, de canne à sucre et d’orge. Les résidus forestiers, eux, comprennent ceux des scieries et dérivés de la récolte de bois. La foresterie comprend le bois produit pour le chauffage ou comme combustible. Finalement, les cultures énergétiques semées à dessein regroupent notamment le soja, le blé, le canola, le panic raide, le Miscanthus, le peuplier hybride et le saule. La liste des charges d’alimentation dans l’illustration n’est pas exhaustive.
Sobriété en carbone d’une bioénergie bien gérée
Les plantes captent et stockent du dioxyde de carbone (« CO2 ») tout au long de leur vie, puis lorsqu’elles meurent, elles le rejettent lentement dans l’atmosphère. On parle alors du cycle de carbone courtNote de bas de page 9. La combustion de la biomasse, directement ou sous forme de biocombustibles, libère le CO2 initialement capté et stocké dans des plantes qui, autrement, le rejetteraient naturellement et est ainsi considérée comme carboneutreNote de bas de page 10. La bioénergie libère aussi de petites quantités d’autres gaz à effet de serre, comme le méthane, mais elle est tout de même considérée comme produisant peu de carbone lorsqu’elle est bien gérée. Jumelée à une technologie de captage et de stockage du carbone, elle peut même devenir une source d’énergie renouvelable à émissions nettes négativesNote de bas de page 11.
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