Aperçu du marché : Commerce de l’électricité et faibles précipitations

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Date de diffusion : 2024-08-07

Depuis le milieu de 2023, les volumes d’électricité exportés du Québec vers les États-Unis ont considérablement diminué alors que les importations de la Colombie-Britannique à partir des États du Nord Ouest des États-Unis ont augmenté. C’est ainsi qu’en 2023, le Québec a exporté 13,3 térawattheures (« TWh ») d’électricité comparativement à 25,9 en 2019 et que la Colombie-Britannique en a importé 16,8 contre 11,2 quatre ans auparavant (figure 1). Selon les niveaux de précipitation et la demande provinciale, l’électricité excédentaire du Canada peut être exportée vers les marchés américains. Ces niveaux de précipitation (pluie et chutes de neige) ont été anormalement bas partout au Canada au cours des deux dernières années, ce qui a entraîné un changement dans les tendances normales du volume des échanges commerciaux en raison d’une production hydroélectrique moindre. Outre les précipitations et les conditions météorologiques, le commerce de l’électricité est aussi influencé par les besoins opérationnels, l’entretien des réseaux, des exigences stratégiques ou d’autres facteurs qui touchent l’offre et la demande, des marchés d’origine ou de ceux de destination.

Figure 1 – Volume mensuel du commerce de l’électricité selon la province (de 2019 à 2024)

Source et Description

Source : Régie de l’énergie du Canada – Statistiques pour le produit de base - Électricité (Tableaux 2A et 2B) Sommaire des exportations et des importations par origine (destination), autorisation et type d’échange; Tableau de bord des lignes internationales de transport d’électricité de la Régie

Description : La figure présente des graphiques côte à côte des exportations et importations mensuelles d’électricité selon la province de janvier 2019 à mars 2024. Il s’agit de l’ensemble des données fédérales disponibles sur ce commerce d’ouest en est, soit de la Colombie-Britannique à la Nouvelle-Écosse en passant par l’Alberta, la Saskatchewan, le Manitoba, l’Ontario, le Québec, le Nouveau-Brunswick et Terre-Neuve-et-Labrador.

Le Québec, l’Ontario, le Manitoba, le Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve-et-Labrador et la Colombie-Britannique sont les provinces qui exportent le plus d’électricité alors que cette dernière est aussi celle qui en importe le plus.

Exportations

En 2019, le Québec a exporté en tout 25,9 Twh d’électricité, l’Ontario, 17,0, le Manitoba, 7,7, la Colombie-Britannique, 6,8, le Nouveau-Brunswick, 1,4 et Terre Neuve-et-Labrador, 1,1. Les provinces de l’Alberta, la Saskatchewan et la Nouvelle-Écosse en ont chacune exporté moins de 1 TWh.

À titre de comparaison, en 2023, le Québec a exporté 13,3 Twh d’électricité, l’Ontario, 13,9, le Manitoba, 7,2, la Colombie-Britannique, 6,6, le Nouveau-Brunswick, 5,5 et Terre-Neuve-et-Labrador, 1,6. Encore une fois, les provinces de l’Alberta, la Saskatchewan et la Nouvelle-Écosse en ont chacune exporté moins de 1 TWh.

Importations

En 2019, la Colombie-Britannique a importé en tout 11,2 TWh d’électricité et l’Alberta, 1,2. Les provinces du Québec, de l’Ontario, du Manitoba, du Nouveau-Brunswick, de Terre-Neuve-et-Labrador et de la Nouvelle-Écosse en ont chacune importé moins de 1 TWh.

En 2023, la Colombie-Britannique a importé 16,8 Twh d’électricité, le Manitoba, 2,0, le Québec, 1,3 et l’Alberta, 0,9. Les provinces de l’Ontario, du Nouveau-Brunswick, de Terre-Neuve-et-Labrador et de la Nouvelle-Écosse en ont chacune importé moins de 1 TWh.

Une carte montre la capacité totale de l’infrastructure et la tension des lignes internationales de transport d’électricité pour chaque province ayant des échanges commerciaux avec les États-Unis. Ces chiffres sont tirés du Tableau de bord des lignes internationales de transport d’électricité de la Régie et d’un ensemble de données du gouvernement ouvert.

En 2023, la Colombie-Britannique a produit 56,1 TWh d’électricité et en a importé une quantité nette de 10,2 TWh des États-Unis (un manque à produire de 18 %). À titre de comparaison, en 2023, le Québec a produit 195,6 TWh d’électricité et en a exporté aux États-Unis une quantité nette de 12,1 TWh (6 % de sa production). En 2023 toujours, l’Ontario a produit 156,3 TWh d’électricité et en a exporté aux États-Unis une quantité nette de 13,5 TWh (9 % de sa production). La même année, le Manitoba a produit 33,3 TWh d’électricité et en a exporté aux États-Unis une quantité nette de 5,2 TWh (16 % de sa production).

Grands producteurs hydroélectriques au Canada

Le Québec, l’Ontario, le Manitoba et la Colombie-Britannique sont les principaux exportateurs d’électricité au Canada, en grande partie en raison de leur importante capacité de production hydroélectrique et de l’infrastructure de transport en place. Voici les capacités de production hydroélectriqueNote de bas de page 1 en gigawatts (« GW »), en ordre décroissant :

Vue aérienne d’un barrage hydroélectrique donnant sur le lac Hayward, près de Mission, à l’est de Vancouver, en Colombie-Britannique.
  • Québec — 41 GW
  • Colombie-Britannique — 16 GW
  • Ontario — 9 GW
  • Terre-Neuve-et-Labrador — 8 GW
  • Manitoba — 6 GW
  • Nouveau-Brunswick — 1 GW

Dans l’ensemble, c’est le centre du Canada qui exporte le plus d’électricité. Le Québec, l’Ontario et le Manitoba vendent la leur à de grands marchés concurrentiels, dans le Nord-Est des États-Unis et la région centrale. Toutefois, ces exportations ne représentent qu’une fraction de la demande totale de ces marchés.

Tendances récentes des prix de l’électricité

Les prix de l’électricité à l’importation peuvent être plus élevés que ceux à l’exportation, surtout dans le centre du Canada. Ainsi, pour les acheteurs en gros du Québec et de l’Ontario, les avantages financiers et stratégiques d’importer de l’électricité des grands opérateurs de réseaux indépendants de la Nouvelle-Angleterre ou de l’État de New York (liens menant à des sites en anglais) sont moindres. Selon les données recueillies par la RégieNote de bas de page 2, entre 2019 et 2023, le prix moyen payé par les sociétés du Québec pour importer de l’électricité en gros des États Unis s’est situé à 78,49 $/mégawattheure (« MWh »), comparativement à un prix à l’exportation dans le sens inverse qui s’est établi en moyenne à 47,81 $/MWh. Entre 2019 et 2024 cette fois, le prix moyen payé par les sociétés de l’Ontario pour importer de l’électricité en gros des États-Unis s’est situé à 57,15 $/MWh, tandis qu’à l’exportation, il s’est établi en moyenne à 41,77 $/MWh.

La Colombie-Britannique est le plus gros importateur d’électricité au Canada. Nombreux sont les mois où les importations surpassent les exportations ou s’en rapprochent. Les provinces ont tendance à importer de l’électricité si elle coûte moins cher que celle qu’elles produisent, s’il y a un manque à produire ou si la demande est plus élevée que prévu. Dans le cas de la Colombie Britannique, ses échanges commerciaux avec des services publics interconnectés des États du Nord-Ouest des États-Unis sur le Pacifique sont généralement dictés par les conditions du marché de l’électricité et les besoins opérationnels. Pendant les périodes de faible demande dans ces mêmes États, les prix de l’électricité sont généralement inférieurs à ceux de celle produite dans la provinceNote de bas de page 3. Le réseau hydroélectrique de la Colombie-Britannique est en mesure de réagir rapidement aux changements de l’offre et de la demande. La province a ainsi la possibilité de conserver l’eau dans ses réservoirs en prévision des périodes de forte demande en important de l’électricité à des prix plus faibles pour répondre en partie à la demande intérieure lorsque cela est avantageux sur le plan financier.

Dans le cas du Manitoba, le besoin d’importer de l’électricité en gros est limité parce que les volumes de production sont déjà importantsNote de bas de page 4 par rapport à la demande. Cette province exporte donc vers les États-Unis plus de 15 % de l’électricité qu’elle produit.

Commerce de l’électricité selon la province

La Régie publie des statistiques, selon la provinceNote de bas de page 5 et l’État américain, sur les exportations et importations internationales d’électricité. Elle fait également état de celle dont fait commerce chaque société réglementée dans ses statistiques sur les produits de base. Les sociétés qui importent le plus d’électricité au Canada et en exportent le plus de ce pays sont souvent des sociétés d’État provinciales.

Bon nombre de ces services publics sont intégrés verticalement, ce qui signifie qu’ils distribuent, commercialisent et vendent la plus grande partie de l’électricité qu’ils produisent. En général, quand on parle de commerce de l’électricité à destination et en provenance du Canada, on pense à des divisions spécialisées de services publics provinciaux, car les volumes traités par des négociants ou revendeurs indépendants sont beaucoup moindres.

Les sociétés productrices d’électricité propriété d’une province avec filiales commerciales comprennent BC Hydro en Colombie-Britannique, SaskPower en Saskatchewan, Manitoba Hydro, Ontario Power Generation, Hydro-Québec, Énergie NB au Nouveau-Brunswick et Newfoundland and Labrador Hydro, une division de Nalcor, à Terre-Neuve-et-Labrador. Voici la liste de ces filiales :

  • Powerex Corp. et British Columbia Hydro and Power Authority — BC Hydro
  • NorthPoint Energy Solutions Inc. — SaskPower
  • Division de la commercialisation et du commerce de gros de la Régie de l’hydro électricité du Manitoba
  • Division du commerce de gros d’Ontario Power Generation et Hydro One Networks, filiale de la division du transport d’Hydro One en Ontario
  • Division du commerce de gros d’Hydro-Québec et Marketing d’énergie HQ Inc., filiale d’Hydro-Québec
  • Corporation de commercialisation d’énergie du Nouveau-Brunswick
  • Nalcor Energy Marketing Corporation, filiale de Nalcor

En Ontario, le secteur de l’électricité est caractérisé par un marché de gros concurrentiel où de nombreuses sociétés privées sont de grands exportateurs plutôt que des filiales de sociétés productricesNote de bas de page 6.

Les données sur les volumes d’électricité exportés par les négociants et les revendeurs sont également disponibles dans les statistiques mensuelles sur les produits de base de la Régie (exportations d’électricité, tableau 2A).

Pour un complément d’information, la Régie compile des données sur la production d’électricité et la capacité à ce chapitre dans les annexes des projections à long terme du rapport sur l’avenir énergétique du Canada.

De plus, la Régie compile de l’information provenant de sources multiples sur la production d’électricité, la capacité à ce chapitre et la consommation, notamment dans les Profils énergétiques des provinces et territoires.

On peut prendre connaissance de la tension et de la capacité des lignes internationales de transport d’électricité dans le Tableau de bord des lignes internationales de transport d’électricité de la Régie et un ensemble de données du gouvernement ouvert.

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