Un nouveau rapport sur les feux de forêt
Krystal Stone
Les organisations évoluent lorsqu’un employé prend une initiative après avoir constaté une lacune ou une possibilité. C’est ce qu’a fait Krystal Stone, étudiante embauchée pour l’été par l’équipe de la protection de l’environnement. Elle a conçu un rapport hebdomadaire, intitulé Fire Flyer, afin de renseigner le personnel sur l’état des feux incontrôlés, la qualité de l’air et les avis de circulation à proximité des projets énergétiques réglementés par la Régie, de la Colombie-Britannique au Québec.
Les feux de forêt posent des risques réels et peuvent être dangereux pour les inspecteurs de la Régie et les surveillants autochtones qui travaillent sur le terrain pour veiller à la sûreté des pipelines. La vague de chaleur historique qui a sévi au Canada en juin et les feux incontrôlés qui ont suivi ont rendu critiques les rapports sur les conditions ayant cours à proximité des sites d’inspection. Krystal a été chargée par son supérieur de trouver une solution.
Krystal fait un baccalauréat en sciences forestières à la faculté de foresterie de l’Université de la Colombie-Britannique. Elle est membre du laboratoire d’écologie et de dendrochronologie Tree Ring Lab, qui est dirigé par Lori Daniels, Ph. D., éminente écologiste canadienne spécialisée dans les incendies. Elle étudie la dendrochronologie, un domaine de recherche fondé sur l’observation des anneaux de croissance des arbres pour reconstituer les climats du passé et même, grâce à l’étude des cicatrices de feu, pour déterminer la manière dont les terres ont été utilisées par les humains.
« Tout écosystème sain connaît son lot de feux incontrôlés qui surviennent de manière naturelle. Ces feux ouvrent la voie au renouvellement, limitent la propagation des agents pathogènes et les infestations et peuvent même servir à la multiplication de certaines espèces. Mais comme nous parvenons à éteindre les incendies de façon efficace depuis une cinquantaine d’années, les diverses charges de combustible poussent de façon exponentielle dans les forêts. Cela a donné lieu à une augmentation du nombre de mégafeux, de très grands feux d’une intensité extrême, qui ravagent des milliers d’hectares en une saison », explique Krystal.
La Colombie-Britannique a connu le brasier d’Elephant Hill en 2017, qui a brûlé en trois mois plus de 200 000 hectares de forêt dans le centre de la province. Cette année, le village de Lytton a été anéanti par le feu en quelques heures après avoir atteint deux jours de suite des températures records (jusqu’à 49,6 °C). Du jamais vu au Canada. La plus grande partie de la ville s’est embrasée en 15 minutes, ce qui fait d’ailleurs encore l’objet d’une enquête.
Le but de Krystal est de sensibiliser les gens et d’accroître leur compréhension des facteurs contributifs et des pratiques de sécurité visant les feux incontrôlés.
« J’ai reçu un appui formidable de la part de mes collègues de la Régie. Pour m’aider à compiler les données pour le Fire Flyer, ils m’ont communiqué les ressources qu’ils utilisent dans les diverses collectivités. Quel coup de pouce! Le rapport résume l’information provenant d’un certain nombre de ressources externes. Il vise à fournir au personnel de la Régie un moyen facile et compréhensible de se préparer et de se renseigner sur les feux de forêt », précise Krystal.
Krystal ajoute qu’elle est ravie de parler de son emploi d’été à ses amis quelque peu « sceptiques » quant au rôle que joue la Régie dans la protection de l’environnement relativement aux projets pétroliers et gaziers.
« Avant d’arriver à la Régie, je n’avais aucune idée des récents changements à la réglementation. Je suis vraiment emballée à l’idée de participer à ça, de travailler avec les communautés autochtones pour veiller à ce que ces projets soient réalisés en toute sécurité et en consultation avec les communautés directement touchées. »
« En fin de compte, je crois que tout le monde veut la même chose, même l’industrie. Je pense que le plus important est de se rappeler que nous sommes tous des personnes, que nous sommes plus que notre travail. Je pense que c’est ainsi que nous pourrons tisser les liens nécessaires pour travailler ensemble », conclut Krystal.
Krystal retournera à l’université à la fin d’août, mais elle espère bien revenir à la Régie pour y travailler l’été prochain.
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