ARCHIVÉ – Évaluation des ressources de la formation de Duvernay – Note d’information sur l’énergie
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Évaluation des ressources
de la formation de Duvernay
Évaluation du marché de l'énergie
Septembre 2017
Droit d’auteur et droit de reproduction
ISSN 1917-5078
Avant-propos
Office national de l’énergie
L’Office national de l’énergie est un organisme national indépendant de réglementation du secteur de l’énergie. Il a notamment pour rôle de réglementer la construction, l’exploitation et la cessation d’exploitation des pipelines qui franchissent les frontières provinciales ou internationales, les lignes internationales de transport d’électricité et des lignes interprovinciales désignées, les importations de gaz naturel et les exportations de pétrole brut, de liquides de gaz naturel, de gaz naturel, de produits pétroliers raffinés et d’électricité, ainsi que les activités d’exploration et de production pétrolières et gazières dans certaines régions. L’Office a aussi pour mandat de fournir des renseignements et des avis à jour, justes et objectifs sur les questions énergétiques.
Selon l’énoncé du résultat stratégique de l’Office, la réglementation des pipelines et des lignes de transport d’électricité, de la mise en valeur des ressources énergétiques et du commerce de l’énergie contribue à assurer la sécurité des Canadiens et Canadiennes, la protection de l’environnement et l’efficience de l’infrastructure et des marchés énergétiques, dans le respect des droits et intérêts des parties touchées par les décisions et recommandations de l’Office.
Les principales responsabilités de l’Office consistent à réglementer ce qui suit :
- la construction, l’exploitation et la cessation d’exploitation des pipelines qui franchissent des frontières internationales ou des limites provinciales ou territoriales;
- les droits et tarifs pipeliniers;
- la construction eti l’exploitation des lignes internationales de transport d’électricité et de lignes interprovinciales désignées;
- les importations de gaz naturel et les exportations de pétrole brut, de gaz naturel, de liquides de gaz naturel, de produits pétroliers raffinés et d’électricité;
- les activités d’exploration et de production pétrolières et gazières dans certaines zones nordiques et extracôtières.
Alberta Geological Survey
Relevant de l’Alberta Energy Regulator [anglais seulement] (AER), l’Alberta Geological Survey [anglais seulement] (AGS) fournit des renseignements géologiques et des conseils au gouvernement de l’Alberta, à l’AER, aux acteurs de l’industrie et au public pour appuyer l’exploration responsable, le développement durable, la réglementation et la conservation des ressources de la province.
L’AGS est chargée de caractériser la géologie et les ressources de la province, ainsi que de diffuser des renseignements et des connaissances touchant plusieurs domaines importants des sciences de la Terre, notamment la cartographie superficielle, la cartographie du substrat rocheux, la modélisation géologique, l’évaluation des ressources (hydrocarbures en place et minéraux), les eaux souterraines et les géorisques. Elle tient également à jour l’Alberta Table of Formations et fournit de l’information géoscientifique aux parties prenantes.
Résumé
À l’aide des données géologiques et des renseignements sur les hydrocarbures en place fournis par l’AGS, l’Office a évalué le potentiel d’hydrocarbures commercialisables de la formation schisteuse de Duvernay, en Alberta, à un total de 542 millions de mètres cubes (3,4 milliards de barils) de pétrole brut, 2,17 billions de mètres cubes (76,6 billions de pieds cubes [Tpi³]) de gaz et 995 millions de mètres cubes (6,3 milliards de barils) de liquides de gaz naturel (LGN).
Figure 1 – Emplacement de la formation schisteuse de Duvernay en Alberta
Description :
Cette carte montre l’emplacement de la zone d’étude de la formation de Duvernay en Alberta. Calgary est juste au sud, et Grande Prairie, au nord-ouest de la zone. Figurent également sur cette carte les réseaux de gazoducs (de NOVA Gas Transmission Limited et d'Alliance Pipeline Limited) qui traversent la zone d'étude.
Depuis 2011, différentes sociétés évaluent la présence de gaz et de pétrole de schiste dans la formation de Duvernay, qui, en Alberta, s’étend sur 130 000 km², soit 20 % de la superficie de la province (voir la figure 1). Cette formation est riche en LGN, y compris en condensatsNote de bas de page 1, souvent mélangés au bitume des sables bitumineux de l’Alberta pour le diluer et en faciliter le transport par oléoducs.
Les ressources commercialisablesNote de bas de page 2 de la formation de Duvernay correspondent à la quantité totale d’hydrocarbures de qualité commerciale qui pourrait en être extraite. Elles se distinguent des ressources en placeNote de bas de page 3,Note de bas de page 4 et des réservesNote de bas de page 5, qui correspondent respectivement à la quantité totale d’hydrocarbures qui s’y trouve et à la quantité d’hydrocarbures découverte à proximité des puits déjà forés (sans égard au potentiel inexploitées).
Description géologique
Durant la période du Dévonien supérieur (il y a de 383 à 359 millions d’années), l’Ouest canadien était en grande partie submergé en raison du niveau élevé de la mer. De grands récifs et de larges plateformes carbonatées se sont formés sous le climat tropical qui y régnait, tandis que de la boue se déposait dans les bassins qui les séparaient. À l’une des phases de formation des récifs, il y a environ 380 millions d’années, de la boue riche en matière organique s’est déposée entre les récifs de la formation de Leduc, donnant ainsi naissance à la formation schisteuse de Duvernay (voir la figure 2).
Figure 2 – Emplacement des récifs, des plateformes carbonatées et des bassins durant l’apparition des dépôts de schiste de DuvernayNote de bas de page 6
Source : Carte de l’Atlas of the Western Canada Sedimentary Basin modifiée
Description :
Cette carte montre l’emplacement des récifs, des plateformes carbonatées et des bassins schisteux durant l’apparition des dépôts schisteux de la formation de Duvernay en Alberta. Le bassin du Centre-Ouest de l’Alberta est délimité par les roches carbonatées en eaux peu profondes du plateau de l’Est au sud, et par celles du plateau de Grosmont à l’est. Au nord-ouest, la formation est délimitée par les récifs qui bordent l’arche de Peace River. Les complexes récifaux de la formation Leduc, apparus sous forme de plateformes entourées d’eaux profondes, se trouvent dans la partie ouest de la formation de Duvernay.
Comme la formation est riche en matière organique, du pétrole et du gaz y ont fait leur apparition il y a environ 100 millions d’années, lorsqu’elle a été recouverte d’une épaisse couche de terre et que sa température a augmenté. Une partie du pétrole et du gaz a migré vers les récifs de la formation de Leduc, qui abrite certains des plus vastes champs de pétrole classique de l’Alberta, tandis que le reste est demeuré dans la formation de Duvernay, mise en valeur aujourd’hui. Cette formation est liée à d’autres formations schisteuses prometteuses, telles que celles de Muskwa, dans le nord-ouest de l’Alberta et le nord-est de la Colombie-Britannique, et de Canol, aux Territoires du Nord-Ouest et au Yukon.Note de bas de page 7
La formation de Duvernay mesure environ 1 km de profondeur dans sa partie la plus au nord-est et devient plus profonde en direction des contreforts de l’Alberta, où elle atteint plus de 5 km de profondeur. L’épaisseur de sa zone productive effectiveNote de bas de page 8 varie de quasi nulle à plus de 100 m, sa porosité, de 2 à 10 % de son volume, et sa teneur en matière organique, de 2 à 5 % de sa masse. Elle est en sous-pression dans les zones peu profondes et en surpressionNote de bas de page 9 dans les zones profondes. Ses caractéristiques géologiques étant très diverses, le volume et la concentration d’hydrocarbures qu’elle contient varient d’un endroit à l’autre. Par exemple, les zones moins profondes sont riches en pétrole, tandis que les plus profondes sont riches en gaz. Le gaz qui se trouve dans les zones intermédiaires contient une grande quantité de LGN, dont des condensats. Pour en savoir plus sur les caractéristiques géologiques de la formation de Duvernay, voir les notes de bas de page 3, 4 et 5.
Méthodes
La zone d’étude a été divisée en parcelles de terrains de 2,6 km² (1 mi²). Celles où la formation de Duvernay était trop mince, contenait trop peu de gaz ou avait une pression trop faible pour être exploitée ont été exclues. Au total, 96 puits ont été analysés selon leur production puis groupés pour établir un puits de référence qui pourrait avoir une production variant de faible à élevée. Pour déterminer la quantité d’hydrocarbures récupérables, on a supposé que cinq puits de référence, adaptés aux caractéristiques géologiques locales, seraient forés dans chacune des parcelles restantes. On a converti le gaz brut en gaz commercialisable en retranchant les impuretés et en soustrayant le gaz combustible nécessaire à l’exploitation des puits ainsi qu’au traitement et au transport du gaz. Les condensats produits sur le terrain ont été assimilés à du pétrole brutNote de bas de page 10.
Résultats d’évaluation et observations
Le potentiel de production de la formation de Duvernay, qui couvre une grande partie de la région, est estimé à 2,17 billions de mètres cubes (76,6 Tpi³) de gaz commercialisable, 995 millions de mètres cubes (6,3 milliards de barils) de LGN commercialisables et 542 millions de mètres cubes (3,4 milliards de barils) de pétrole brut commercialisable (voir le tableau 1). Les valeurs estimatives inférieures et supérieures figurant au tableau 1 indiquent l’incertitude sur les valeurs prévues (moyennes). L’annexe A comprend des cartes des ressources prévues. Les estimations associées à chaque LGN (éthane, propane, butane et pentanes plus) figurent également au tableau 1. Pour en savoir plus sur les ressources en place, voir le rapport de l’AER/l’AGS cité à la note de bas de page 4.
Ressource commercialisable | Système métrique Gaz : billions de m³ Pétrole et LGN : milliards de m³ |
Système impérial Gaz : Tpi³ Pétrole et LGN : milliards de barils |
||||
---|---|---|---|---|---|---|
Valeur inférieure | Valeur prévue | Valeur prévue Valeur supérieure | Valeur inférieure | Valeur prévue | Valeur prévue Valeur supérieure | |
Gaz | 0,963 | 2,168 | 3,713 | 34,021 | 76,567 | 131,132 |
Pétrole | 263,1 | 542,2 | 895,0 | 1,655 | 3,411 | 5,629 |
LGN | 446,7 | 994,6 | 1699,5 | 2,810 | 6,256 | 10,690 |
Éthane | 241,1 | 539,5 | 922,0 | 1,516 | 3,394 | 5,799 |
Propane | 116,0 | 257,85 | 440,2 | 0,730 | 1,622 | 2,769 |
Butane | 57,1 | 126,41 | 215,4 | 0,360 | 0,795 | 1,355 |
Pentanes plus | 32,3 | 70,81 | 120,14 | 0,203 | 0,456 | 0,756 |
À mesure que les sociétés exploitent la formation et améliorent la conception de leurs puits en fonction des résultats obtenus, les puits pourraient devenir de plus en plus productifs et augmenter le volume récupéré. De plus, puisque certaines parties de la formation ont été moins explorées que d’autres (p. ex. le bassin de l’est), il est possible que des ressources soient découvertes à des endroits que l’on jugeait peu prometteurs. Ainsi, les valeurs pour le pétrole, le gaz et les LGN commercialisables pourraient être supérieures aux estimations.
À titre de comparaison, le Canada consomme environ 89 milliards de mètres cubes (3,1 Tpi³) de gaz naturel et 0,1 milliard de mètres cubes (0,6 milliard de barils) de pétrole brut par année. Les ressources de gaz commercialisable de la formation de Montney ont été évaluées à 12,7 billions de mètres cubes (449 Tpi³)Note de bas de page 11, celles du bassin de la Liard, à 6,2 billions de mètres cubes (219 Tpi³)Note de bas de page 12, et celles du bassin de Horn River, à 2,2 billions de mètres cubes (78 Tpi³)Note de bas de page 13. Les ressources de pétrole commercialisable de la formation de Bakken (en Saskatchewan seulement) sont estimées à 0,22 milliard de mètres cubes (1,4 milliard de barils)Note de bas de page 14, et celles de la formation de Montney, à 0,18 milliard de mètres cubes (1,1 milliard de barils). Les LGN commercialisables de cette dernière ont été évalués à 2,3 milliards de mètres cubes (14,5 milliards de barils)Note de bas de page 15.
En combinant la valeur estimative du gaz commercialisable avec les évaluations précédentes, on estime que le potentiel ultime de gaz naturel dans le bassin sédimentaire de l’Ouest canadien (BSOC) s’élève à 31,9 billions de mètres cubes (1 128 Tpi³) (voir le tableau 2), dont 26,2 billions de mètres cubes (924 Tpi³) restent après la soustraction de la production cumulative à la fin de 2015. Ce total devrait évoluer; on s’attend à ce qu’il augmente à mesure que l’on estime le potentiel des formations qui n’ont pas encore été évaluées. Dans l’ensemble, le BSOC contient encore de très abondantes ressources de gaz naturel qui répondront aux besoins du Canada pendant de nombreuses années.
Région | Type de gaz | 109 m³v | Tpi³ | ||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Potentiel ultime | Production cumulative | Volume restant | Potentiel ultime | Production cumulative | Volume restant | ||
Alberta | Classique | 6 276 | 4 712 | 8 610 | 221,6 | 166,4 | 313,4 |
Non classique | 7 046 | 248,8 | |||||
MH | 101 | 3,6 | |||||
Montney | 5 042 | 178,1 | |||||
Duvernay | 2 168 | 76,6 | |||||
Total | 13 587 | 479,8 | |||||
Colombie-Britannique | Classique | 1 462 | 811 | 15 505 | 51,6 | 28,6 | 547,6 |
Non classique | 14 854 | 524,6 | |||||
Horn River | 2 198 | 77,6 | |||||
Montney | 7 677 | 271,1 | |||||
Cordova | 248 | 8,8 | |||||
Liard | 4 731 | 167,1 | |||||
Total | 16 316 | 576,2 | |||||
Saskatchewan | Classique | 297 | 227 | 152 | 10,5 | 8,0 | 5,4 |
Non classique | 82 | 2,9 | |||||
Bakken | 82 | 2,9 | |||||
Total | 379 | 13,4 | |||||
Sud des T.N.-O. | Classique | 132 | 14 | 1 368 | 4,7 | 0,5 | 48,3 |
Non classique | 1 250 | 44,1 | |||||
Liard | 1 250 | 44,1 | |||||
Total | 1 382 | 48,8 | |||||
Sud du Yukon | Classique | 61 | 6 | 271 | 2,2 | 0,2 | 9,6 |
Non classique | 215 | 7,6 | |||||
Liard | 215 | 7,6 | |||||
Total | 276 | 9,8 | |||||
Total du BSOC | 31 941 | 5 770 | 26 172 | 1128 | 204 | 924 | |
Remarques : – Les valeurs ont été dérivées d’évaluations dignes de foi publiées par des organismes fédéraux et provinciaux. – La production cumulative est basée sur les rapports provinciaux et territoriaux sur les réserves de gaz. – Dans ce tableau, « non classique » s’entend du gaz naturel produit à partir de la houille (méthane de houille ou MH) ou par fracturation hydraulique en plusieurs étapes à un puits horizontal. – Le potentiel ultime de gaz naturel doit être vu comme une estimation qui évoluera avec le temps; il pourrait augmenter si l’on découvre du gaz non classique dans des formations qui n’ont pas encore été évaluées. |
Annexe A: Carte des ressources
Figure A1 – Carte des ressources prévues en gaz naturel commercialisable de la formation de Duvernay (en mesures impériales). La zone verte de la carte a été exclue puisqu’au moins une de ses caractéristiques géologiques était inférieure au seuil défini pour l’étude.
Description :
Cette carte montre la concentration de gaz commercialisable dans la zone d’étude de la formation de Duvernay. Le gaz commercialisable se trouve presque entièrement dans la moitié sud-ouest de la formation, et surtout dans le quartier nord-ouest de son bassin.
Figure A2 – Carte des ressources prévues en pétrole commercialisable de la formation de Duvernay (en mesures impériales). La zone verte de la carte a été exclue puisqu’au moins une de ses caractéristiques géologiques était inférieure au seuil défini pour l’étude.
Description :
Cette carte montre la concentration de pétrole commercialisable dans la zone d’étude de la formation de Duvernay. Le pétrole commercialisable se trouve presque entièrement dans la moitié sud-ouest de la formation, et surtout dans les extrémités nord-ouest et sud-est de son bassin.
Figure A3 – Carte des ressources prévues en LGN commercialisables de la formation de Duvernay (en mesures impériales). La zone verte de la carte a été exclue puisqu’au moins une de ses caractéristiques géologiques était inférieure au seuil défini pour l’étude.
Description :
Cette carte montre la concentration de LGN commercialisables dans la zone d'étude de la formation de Duvernay. Les LGN commercialisables se trouvent presque entièrement dans la moitié sud-ouest de la formation, et surtout dans le quartier nord-ouest de son bassin.
Annexe B: Méthodes détaillées
Hypothèses clés
- On considère que les ressources de pétrole et de gaz forment une zone pétrolière quand les hydrocarbures sont fortement distribués à la grandeur de la zone géologique définie. Ainsi, la probabilité de découvrir des hydrocarbures en forant un puits est de 100 %.
- Les facteurs de récupération finale des puits sont estimés selon la technologie existante et les tendances actuelles de mise en valeur,pour une production limitée. Ces facteurs et le degré de mise en valeur pourraient évoluer avec les progrès technologiques et la maturité de la zone.
Stratigraphie et zone d’étude
Intervalles stratigraphiques et zones pétrolières
La formation de Duvernay a été traitée comme un réservoir unique sans divisions internes, et son étendue géographique, comme deux zones pétrolières distinctes, soit les bassins schisteux de l’est et de l’ouest. La zone d’étude a été divisée en parcellesNote de bas de page 16 d’une superficie d’environ 1 mille carré (mi³). Ont été exclus de l’analyse les parcelles dont la mise en valeur était jugée peu probable, par exemple là où la formation mesure moins de 10 m d’épaisseur, où elle est en sous-pression, où le gaz en place cartographié a un volume inférieur à 50 m³ par mètre carré de surface, et où la quantité de pétrole est supérieure à 2 000 barils par million de pieds cubes de gaz (c’est-à-dire qu’il n’y a pas assez de gaz dans le réservoir pour pousser le pétrole vers l’extérieur). Ainsi, l’AGS a évalué les ressources en place sur une superficie de 270 8190 km² (100 8030 mi²), alors que la zone d’étude mesurait 1080 2440 km² (420 0120 mi²) au total (voir la figure B1).
Estimation des facteurs de récupération finale de la formation de Duvernay
Indexation du réservoir
L’/AGS a cartographié les volumes de gaz naturel brut, de pétrole brut (y compris les condensats produits sur le terrain) et de LGN en place de la formation de Duvernay dans une évaluation distincteNote de bas de page 17. Pour déterminer ces volumes, l’AGS a cartographié les caractéristiques géologiques de la formation, notamment la zone productive effective, la pression et la porosité. Ces données ont été compilées pour chaque parcelle de la zone d’étude.
Les parcelles de référence de Kaybob (S22-T62-R21-MW5) et de Joffre (22-40-27-MW4) ont été choisies dans des parties prometteuses des bassins schisteux de l’ouest et de l’est respectivement. Ainsi, il était possible de comparer la zone productive effective, la pression et la porosité cartographiées de chaque parcelle à celles de la parcelle de référence de leur bassin respectif. En d’autres mots, la qualité du réservoir de chaque parcelle pouvait être établie par rapport à la parcelle de référence; les parcelles ayant une qualité de réservoir moindre se voyaient attribuer une valeur inférieure à 1, et celles ayant une plus grande qualité de réservoir, une valeur supérieure à 1.
Figure B1 – Zone d’étude et zone évaluée de la formation de Duvernay
Description :
Cette carte montre la zone d'étude et les parties évaluées ou exclues en raison des seuils géologiques. Le tiers le plus au sud-est du bassin de la formation est appelé « bassin schisteux de l'est », et les deux tiers les plus au nord-ouest, « bassin schisteux de l’ouest ». Les parties évaluées sont surtout situées dans la moitié sud-ouest du bassin schisteux de l’ouest; seules trois petites parties du bassin schisteux de l’est ont été évaluées. La carte indique également l'emplacement des deux sections de référence utilisées pour l'évaluation.
Collecte des données sur la production
Les données sur la production mensuelle des puits de gaz et de pétrole de schiste de la formation de Duvernay ont été compilées. Les puits de gaz dont les productions de condensats et de gaz ont été combinées pour répondre aux exigences de production de rapport de l’AER ont été exclus puisqu’il était impossible d’en évaluer les flux de gaz et de liquides séparément (voir le rapport de l’AER sur les réserves et les ressources de la formation de DuvernayNote de bas de page 18). Ainsi, on a uniquement utilisé les puits de gaz pour lesquels on disposait de l’ensemble des données sur la production de gaz et de condensats, ou pour lesquels la série chronologique pouvait s’arrêter au dernier relevé de condensats produits sur le terrain. Les données des deux flux étaient disponibles pour tous les puits de pétrole.
La sélection des puits était également limitée à ceux dont le graphique logarithmique affichait une baisse constante de la production au fil du temps (preuve d’un écoulement transitoire) afin que l’on puisse faire une régression juste des données. Certains puits ont aussi été exclus pour des raisons fonctionnelles. À l’origine, l’analyse devait porter sur un total de 90 puits de gaz et 19 puits de pétrole.
Analyse de la courbe de décroissance
On a effectué une analyse de la courbe de décroissance pour prévoir la production de gaz et de condensats de chaque puits de gaz, et la production de pétrole brut et de gaz de chaque puits de pétrole, en fonction d’une durée de vie de 30 ans. Cette analyse était divisée en deux phases, la première étant celle de l’écoulement transitoireNote de bas de page 19, pour laquelle on a supposé une durée de 144 mois (comme aucun puits de la formation de Duvernay ne montre actuellement de signes d’écoulement dominé par les délimitations, même après 6 ans de production, la durée de 144 mois a été choisie arbitrairement). La seconde phase, celle de l’écoulement dominé par les délimitations, correspond au reste de la durée de vie du puits.
Chaque puits a fait l’objet de deux analyses, la première portant sur son produit principal (le gaz pour les puits de gaz et le pétrole pour les puits de pétrole), et la seconde, sur les volumes d’énergie équivalents, puisque les quantités de produits secondaires (p. ex. condensats et autres gaz) étaient souvent trop imprévisibles pour pouvoir être modélisées séparément. Pour déterminer le volume des produits secondaires, on a soustrait les courbes de production des produits principaux des courbes d’équivalence énergétique, puis converti les résultats dans les unités volumétriques appropriées, en supposant qu’un baril de pétrole ou de condensat produit sur le terrain contenait 5 800 pi³ de gaz.
On a modélisé l’écoulement transitoire en repérant les baisses constantes sur les graphiques logarithmiques de production par rapport au temps et en en faisant la régression à l’aide du modèle de DuongNote de bas de page 20, du modèle hyperbolique d’ArpsNote de bas de page 21 et du modèle d’écoulement linéaire longue duréeNote de bas de page 22. Les données régressées étaient ensuite reportées au début présumé de l’écoulement dominé par les délimitations, soit au 144e mois, qui devait correspondre à la fin de l’écoulement transitoire. On supposait aussi que la baisse annuelle initiale était de 10 %, et que l’exposant b du modèle d’Arps correspondait à 0,5 pour la production de gaz et la production équivalente en barils de pétrole, et à 0,33 pour la production de pétrole et la production de gaz équivalente. On faisait ensuite la moyenne des trois projections de la production de gaz de chaque puits avant de faire celle des trois projections de la production de liquides.
Pour le reste de l’analyse, on a assimilé les condensats produits sur le terrain à du pétrole brut. On a combiné les productions mensuelles de pétrole et de gaz de chaque puits pour obtenir le nombre de barils d’équivalent pétrole (bep), puis on les a regroupées pour prévoir l’évolution de la fraction liquide, puisque le rapport pétrole-gaz tend à diminuer avec le temps dans les puits de production.
Indexation des courbes de production
Comme les tronçons horizontaux de chacun des puits de la formation de Duvernay ont une longueur différente (variant de moins de 1 km à plus de 2 km), la production en bep de chaque puits a été ramenée sur un kilomètre de tronçon horizontal foré pour faciliter la comparaison. On a ensuite ajusté la production en fonction de la qualité locale du réservoir (par rapport à la parcelle de référence du même bassin) pour évaluer le rendement des puits s’ils étaient situés sur les parcelles de référence.
On a regroupé la production en bep ajustée par bassins et par années de construction des puits pour voir si le rendement augmentait avec le temps. Une tendance s’est dégagée dans le bassin schisteux de l’ouest de 2013 à 2016 (voir la figure B2). On a donc ramené la production en bep du bassin de l’ouest aux niveaux de 2016 grâce à la corrélation entre l’année de construction et le facteur de récupération finale estimatif, et on a exclu de l’analyse les puits du bassin de l’ouest construits avant 2013 (laissant ainsi un total de 88 puits dans ce bassin). Comme le nombre de puits dans le bassin schisteux de l’est était insuffisant pour que l’on puisse dégager des tendances avec confiance, on n’a pas normalisé leur production en fonction de leur année de construction. On a ensuite regroupé les puits pour établir des puits de référence pour les parcelles de référence de chaque bassin (voir la figure B3).
Figure B2 – Facteurs de récupération finale estimatifs des puits du bassin de l’ouest selon l’année de construction
Description :
Ce graphique montre les facteurs de récupération finale estimés des puits de la formation de Duvernay, indexés selon la qualité du réservoir et la longueur des tronçons horizontaux. Les puits sont regroupés par années. Même si les résultats sont grandement dispersés, les taux de récupération semblent être plus élevés pour les puits les plus récents.
Figure B3 – Courbes types des puits de référence de la formation de Duvernay, historiques et projetées, normalisées pour un tronçon horizontal de 10 km, par rapport à la qualité du réservoir et à l’année de construction
Description :
Ce graphique montre les courbes de production types des bassins de l’ouest et de l’est, normalisées pour un tronçon horizontal de 1 km et indexées selon la qualité du réservoir et l’année de construction. La courbe type du bassin de l’ouest atteint son sommet à environ 325 bep/j au 4e mois, avant de chuter à moins de 100 bep/j après 3 ans et à moins de 50 bep/j après 10 ans, puis d’enregistrer une baisse graduelle par la suite. La courbe type du bassin de l’est atteint son sommet à 87 bep/j au 3e mois, avant de descendre à 20 bep/j après 3 ans et à 10 bep/j après 10 ans et d’enregistrer une baisse graduelle par la suite.
Modélisation des facteurs de récupération finale estimatifs bruts par parcelle
Les facteurs de récupération finale en bep du puits de référence des parcelles de référence ont été modélisés selon une distribution log-normale (voir la figure B4).
Figure B4 – Distribution statistique et modélisée des facteurs de récupération finale estimatifs du bassin de l’ouest (a) et du bassin de l’est (b) de la formation de Duvernay
Description :
Ce graphique montre la distribution statistique et modélisée des facteurs de récupération finale des puits du bassin de l’ouest de la formation de Duvernay, qui atteignent leur valeur minimale à environ 0,1 million de bep et leur valeur maximale à environ 1,4 million de bep, avec une probabilité maximale à environ 0,35 million de bep.
Description :
Ce graphique montre la distribution statistique et modélisée des facteurs de récupération finale des puits du bassin de l’est de la formation de Duvernay, qui atteignent leur valeur minimale à environ 70 000 bep et leur valeur maximale à environ 335 000 bep, avec une probabilité maximale à environ 190 000 bep.
Pour déterminer le facteur de récupération en bep de chaque parcelle, on a supposé qu’il fallait cinq puits horizontaux ayant un tronçon horizontal de 1,6 km de longueur pour la mettre pleinement en valeur. La distribution des facteurs de récupérations modélisée des parcelles de référence a ensuite été appliquée à toutes les parcelles du bassin schisteux correspondant et ajustée selon la qualité locale relative du réservoir. On a ensuite effectué une simulation de Monte Carlo de 1 000 itérations pour déterminer les facteurs de récupération minimal (P10) et maximal (P90) de la zone d’étude. Les facteurs de récupération des terrains – que l’on a additionnés pour obtenir celui de la zone d’étude – étaient fondés sur la moyenne statistique des puits de référence du bassin correspondant et étaient ajustés selon la qualité locale du réservoir.
On a séparé les facteurs de récupération en bep du gaz brut et du pétrole pour chaque parcelle selon 1) les fractions de pétrole et de gaz initiales de chaque parcelle; et 2) l’évolution de la fraction de pétrole durant la vie d’un puits.
Estimation des facteurs de récupération des produits commercialisables de chaque parcelle
On a supposé que tout le pétrole récupérable d’une parcelle était commercialisable. Le facteur de récupération des LGN commercialisables d’une parcelle a été estimé selon le rapport LGN-gaz local établi par l’AGS, appliqué au gaz brut récupérable des parcelles. Le facteur de récupération de l’éthane, du propane, du butane et des pentanes plus a été évalué selon l’évolution de leurs fractions en fonction de la fraction de LGN totale du gaz brut dans les analyses du gaz de la formation de Duvernay. On a supposé que le facteur de récupération dans les usines de traitement du gaz était de 60 % pour l’éthane, de 75 % pour le propane, de 90 % pour le butane et de 100 % pour les pentanes plus.
On a estimé la quantité réelle de gaz récupérée à un puits en soustrayant 1 % de la quantité de gaz brut récupérable de la parcelle, pour tenir compte des gaz combustibles utilisés sur place. On a ensuite retranché les LGN commercialisables et une petite quantité d’impuretés non liées aux hydrocarbures (0,5 %) pour obtenir la quantité de gaz sec, que l’on a ensuite convertie en quantité de gaz commercialisable en y soustrayant 2 % pour le gaz combustible servant au traitement et 1 % pour le gaz combustible servant au transport par pipeline jusqu’au point d’établissement des prix du carrefour NOVA Inventory Transfer (NIT).
Annexe C: Les données
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