ARCHIVÉ – Aperçu des raffineries au Canada en 2018 – Évaluation du marché de l’énergie
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Raffineries par région
Ouest canadien
La majorité des raffineries de l’Ouest canadien sont la propriété de sociétés intégrées verticalement, lesquelles produisent et raffinent du pétrole brut et en commercialisent les produits. Ces raffineries ont accès au pétrole brut produit dans la région. Par conséquent, elles répondent à tous leurs besoins en charge d’alimentation avec l’approvisionnement intérieur. Comme le montre la figure 11, les raffineries de l’Ouest canadien sont bien reliées aux lieux de production par des réseaux pipeliniers. Ces raffineries s’approvisionnent en pétrole brut de leur région pour des raisons de proximité. Elles sont avantagées par rapport aux autres raffineries canadiennes, car leurs coûts de traitement sont plus bas. Si elles sont en mesure de le faire, les sociétés intégrées raffinent leur propre production.
Figure 11 : Raffineries et principaux réseaux de transport du pétrole dans l’Ouest canadien
Source : Carte produite par l’Office national de l’énergie, mars 2016
Description :
Cette carte montre les principaux réseaux de transport du pétrole et l’emplacement des raffineries dans l’Ouest canadien. Il y a deux raffineries en Colombie-Britannique (à Burnaby et à Prince George), quatre en Alberta (trois à Edmonton et une à Lloydminster) et deux en Saskatchewan (à Moose Jaw et à Regina). On voit également deux usines de valorisation : une en Alberta et l’autre en Saskatchewan.
Les raffineries de l’Alberta et de la Colombie-Britannique traitent davantage de brut issu des sables bitumineux, de brut synthétique et de bitume que les autres raffineries canadiennes (figure 12). Les raffineries de la Colombie-Britannique s’approvisionnent en pétrole brut de la province ainsi que de l’Alberta, grâce au pipeline de Trans Mountain.
Figure 12 : Approvisionnement des raffineries de l’Alberta et de la Colombie-Britannique par types de brutNote de bas de page 1
Source : CANSIM 126-0003.
Description :
Ce graphique indique l’approvisionnement par types de brut dans les raffineries de l’Alberta et de la Colombie-Britannique. De janvier à octobre 2017, elles ont traité 61 % de brut synthétique, 24 % de brut léger et moyen, 12 % de bitume et 3 % de brut classique lourd.
L’Ouest canadien est relié à des pipelines transportant des produits raffinés. En Alberta, ces produits sont acheminés depuis Edmonton jusqu’au sud de la province par l’Alberta Products Pipe Line. Ils sont transportés en Colombie-Britannique par le pipeline de Trans Mountain, et en Saskatchewan, au Manitoba et dans le Nord-Ouest de l’Ontario par la canalisation principale d Enbridge.
Cependant, l’Alberta a un accès limité aux importations de produits pétroliers raffinés. Dans l’ensemble, les provinces des Prairies ont de la difficulté à répondre à la demande de produits pétroliers raffinés lorsqu’il survient une perturbation, parce qu’elles n’ont pas la capacité d’importer de gros volumes d’autres régions, que ce soit par pipeline ou autrement.
Canada central et atlantique
Auparavant, le Canada atlantique et le Québec n’étaient pas bien reliés aux lieux de production intérieure de pétrole brut. Jusqu’à récemment, les raffineries qui s’y trouvent importaient les volumes requis pour satisfaire à leurs besoins. Grâce à l’inversion de la canalisation 9 et à une capacité de transport ferroviaire accrue, les raffineries québécoises traitent maintenant une partie de la production de l’Ouest canadien et sont moins exposées aux fluctuations du marché mondial.
Les raffineries de Terre-Neuve-et-Labrador et du Nouveau-Brunswick dépendent toujours presque entièrement des importations, mais traitent parfois des volumes produits au large des côtes de l’Est canadien. Lorsqu’il est profitable de le faire, la raffinerie d’Irving située au Nouveau-Brunswick s’approvisionne en pétrole brut de l’Ouest canadien et des États-Unis, qu’elle fait venir par train. Puisque les raffineries de Terre-Neuve-et-Labrador et du Nouveau-Brunswick importent leur pétrole brut, elles sont davantage exposées aux fluctuations du marché mondial.
Figure 13 : Raffineries et principaux réseaux de transport du pétrole dans l’Est canadien et l’Ontario
Source : Carte produite par l'Office national de l'énergie, janvier 2018
Description :
Cette carte montre les principaux réseaux de transport du pétrole et de produits pétroliers raffinés ainsi que l’emplacement des raffineries dans l’Est canadien et l’Ontario. Il y a quatre raffineries en Ontario (trois à Sarnia et une à Nanticoke), deux au Québec (à Montréal et à Lévis) et deux dans les Maritimes (à Terre-Neuve-et-Labrador et au Nouveau-Brunswick). On voit également tous les principaux pipelines de brut et de produits raffinés.
Ontario
Les raffineries de l’Ontario traitent du pétrole brut produit dans l’Ouest canadien et importé. Près de 60 % des volumes raffinés se composent de pétrole brut léger (figure 14). Les coûts de raffinage sont parfois plus élevés en Ontario, une situation attribuable à la proportion accrue de pétrole brut léger utilisé ainsi qu’aux coûts de transport additionnels occasionnés par la distance séparant Sarnia des grandes zones productrices.
Figure 14 : Approvisionnement des raffineries de l’Ontario par types de brutNote de bas de page 2
Source : CANSIM 126-0003.
Description :
Ce graphique indique l’approvisionnement par types de brut dans les raffineries de l’Ontario. De janvier à octobre 2017, elles ont traité 59 % de brut léger et moyen, 23 % de brut synthétique, 13 % de brut lourd et 5 % de bitume naturel.
Depuis qu’on a rétabli le sens d’écoulement initial dans la canalisation 9, c’est-à-dire vers l’est, l’Ontario s’approvisionne davantage en pétrole brut des États-Unis (figure 15).
Figure 15 : Pétrole brut de l’Ouest canadien et pétrole brut importé utilisés par les raffineries de l’Ontario
Source : CANSIM 134-0001.
Description :
Ce diagramme montre le pétrole brut de l’Ouest canadien et le pétrole brut importé utilisés dans les raffineries de l’Ontario entre janvier 2012 et septembre 2017. Depuis 2014, de moins en moins de pétrole brut canadien est fourni aux raffineries de l’Ontario. L’approvisionnement en pétrole brut importé était nul de 2014 à 2016, après quoi il a légèrement augmenté avant, récemment, de redescendre. Les arrivages de brut canadien augmentent lentement depuis 2015, mais ont plus récemment diminué quelque peu.
Les produits pétroliers raffinés de l’Ontario sont écoulés dans les marchés intérieurs régionaux. Ces produits sont transportés dans la province par trois pipelines : le pipeline de Trans-Nord, le pipeline de Sarnia Products et le pipeline de Sun Canadian. Le pipeline de Trans-Nord les achemine du Québec vers l’Est de l’Ontario et Toronto, et le pipeline de Sarnia Products et celui de Sun Canadian les mènent de Sarnia à Toronto. L’Ontario se fait également livrer des produits pétroliers raffinés du Québec et des États-Unis par train, camion et navire.
Québec et Canada atlantique
Grâce à leur accès aux eaux sujettes aux marées, les raffineries du Québec et du Canada atlantique peuvent s’approvisionner en pétrole brut de sources plus diverses que les raffineries de l’Ontario et de l’Ouest canadien. Cet emplacement leur donne en outre accès à des marchés vers lesquels elles peuvent exporter leurs produits pétroliers raffinés. En 2013, l’Office a approuvé l’inversion et le prolongement de la canalisation 9B, de North Westover, en Ontario, à Montréal, au Québec, de sorte que le pétrole brut puisse être acheminé d’ouest en est jusqu’à Montréal [dépôt A59170]. Ce projet permettait ainsi de relier par pipeline les raffineries québécoises et les sources de pétrole brut de l’Ouest canadien et des États-Unis, de même que de rétablir le sens d’écoulement initial dans la canalisation 9.
Les raffineries québécoises traitent principalement du pétrole brut léger et moyen ainsi que de petits volumes de brut synthétique et de bitume (figure 16).
Le Pipeline Saint-Laurent relie la raffinerie Jean-Gaulin de Valero, située à Lévis, près de Québec, au terminal de Montréal-Est. Ce pipeline achemine vers la grande région de Montréal d’importants volumes de produits pétroliers raffinés : essence, diesel, mazout de chauffage et carburéacteur. De plus, le pipeline de Trans-Nord transporte des produits pétroliers raffinés du Québec vers l’Ontario.
Figure 16 : Approvisionnement des raffineries du Québec par types de brutNote de bas de page 3
Source : CANSIM 126-0003.
Description :
Ce graphique indique l’approvisionnement par types de brut dans les raffineries du Québec. De janvier à octobre 2017, elles ont traité 56 % de brut léger et moyen, 35 % de brut synthétique, 7 % de bitume naturel et 2 % de brut lourd.
Les raffineries du Canada atlantique dépendent presque exclusivement du pétrole brut qu’elles importent de différents pays et complètent avec de petits volumes produits sur la côte Est (figure 17).
Plus importante raffinerie au Canada, la raffinerie Irving à Saint John, au Nouveau-Brunswick, exporte des volumes considérables de produits pétroliers raffinés aux États-Unis. Cette raffinerie est unique, car elle est une société familiale qui ne produit aucun pétrole brut et se concentre sur le raffinage et la commercialisation de produits.
Importations de pétrole brut dans le centre et l’Est du Canada
L’Est canadien importe de grands volumes de pétrole brut pour satisfaire à ses besoins en raffinage. Chaque province (Terre-Neuve-et-Labrador, Nouveau-Brunswick, Québec et Ontario) traite divers bruts. Par ailleurs, certaines importent leur matière première de plusieurs pays.
En 2017, Terre-Neuve-et-Labrador a importé près de 60 % de son pétrole brut des États-Unis, une proportion moindre qu’en 2015, où elle y avait tiré presque toutes ses importations. La province importe également du pétrole brut du Royaume-Uni et de l’Angola.
Le Nouveau-Brunswick est la province qui s’approvisionne auprès du plus grand nombre de sources. En 2017Note de bas de page 4, l’Arabie saoudite lui a fourni près de 40 % de ses importations de pétrole brut, suivie de l’Azerbaïdjan, du Royaume-Uni, des États-Unis et du Nigeria.
Le Québec reçoit plus de 60 % de son pétrole brut importé des États-Unis. De plus petits volumes proviennent de l’Algérie. Notons que les importations américaines ont augmenté depuis l’inversion de la canalisation 9B.
L’Ontario reçoit tout son pétrole brut importé des États-Unis, principalement du Texas, du Dakota du Nord et de l’Indiana.
Figure 17 : Importations selon la province de l’Est canadien, cumulatifs en 2017Note de bas de page 5
Source : Base de données sur le commerce international canadien de marchandises.
Description :
Ce diagramme montre les importations de pétrole brut à Terre-Neuve-et-Labrador, au Nouveau-Brunswick, au Québec et en Ontario pour 2015 et 2016 ainsi que pour janvier à octobre 2017, et précise le pourcentage provenant de chaque pays. En 2017, 59 % des importations de Terre-Neuve-et-Labrador provenaient des États-Unis, 18 %, du Royaume-Uni, 9 % de l’Angola, 9 % de la Russie et 3 % de la Norvège. Au Nouveau-Brunswick, 38 % des importations provenaient de l’Arabie saoudite, 19 % de l’Azerbaïdjan, 15 % de la Norvège, 12 % du Nigeria et 8 % des États-Unis. De petits volumes provenaient du Royaume-Uni, de l’Angola, de la Colombie, de la Côte d’Ivoire et de l’Iraq. Au Québec, 66 % des importations provenaient des États-Unis, 21 % de l’Algérie, 4 % du Kazakhstan, 4 % du Royaume-Uni et 2 % du Nigeria. En Ontario, les arrivages de pétrole brut provenaient exclusivement des États-Unis.
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