ARCHIVÉ – Résultats du document de travail – Ce que nous avons entendu

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Sur cette page :

Avenir énergétique du Canada, dont l’analyse de bilan zéro : document de travail sur la démarche et les scénarios

Introduction

Avenir énergétique du Canada est une publication clé de la Régie de l’énergie du Canada. Les rapports de cette collection explorent les possibilités qui pourraient s’offrir aux Canadiens à long terme dans le domaine de l’énergie. On y utilise des modèles économiques et énergétiques pour faire des projections sur l’avenir, tout en posant des hypothèses sur certaines tendances, notamment les politiques climatiques, les technologies et le comportement des consommateurs. La prochaine édition du rapport Avenir énergétique du Canada (« AE2023 ») inclura pour la première fois une modélisation qui s’aligne sur l’engagement du Canada d’atteindre un bilan zéro émission netteDéfinition* d’ici 2050.

Le 24 mai 2022, la Régie a publié un document de travail et un sondage destinés aux experts externes. Le document décrivait les options que la Régie envisage d’utiliser pour élaborer les scénarios, hypothèses et méthodes de travail qui seront utilisés dans le rapport AE2023, et le sondage posait des questions techniques et non techniques pour recueillir des commentaires sur notre démarche.

Cette activité de mobilisation ciblée visait à éclairer le travail de modélisation du scénario à zéro émission nette du rapport AE2023 et à recueillir des commentaires sur les méthodes et les hypothèses que nous proposons. La période de commentaires a duré un mois et vos réponses ont aidé la Régie à obtenir ce qui suit :

  • des commentaires généraux sur la démarche de modélisation et les hypothèses préliminaires proposées;
  • des renseignements sur d’autres scénarios de modélisation qui suscitent l’intérêt des Canadiens;
  • d’autres renseignements qui pourraient améliorer le contenu du rapport, notamment au sujet des technologies énergétiques.

Nous nous efforçons de faire preuve de transparence dans l’élaboration du scénario de bilan zéro et c’est pourquoi nous publions une synthèse des résultats du sondage sur le document de travail. Les noms des personnes et des groupes qui ont répondu au sondage demeureront confidentiels.

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Personnes et groupes ayant répondu au sondage

La Régie a reçu 61 réponses provenant notamment du milieu universitaire, d’organisations et d’institutions non gouvernementales de l’environnement (« ONGE »), du gouvernement et de membres et d’associations de l’industrie.

Personnes et groupes ayant répondu au sondage

Description

Description : Ce diagramme circulaire illustre les types de répondants au sondage sur le document de travail. Les répondants étaient répartis comme suit : 10 % provenaient du milieu universitaire, 31 % des ONGE et des institutions, 16 % du gouvernement, 18 % des membres et des associations de l’industrie, 25 % de la catégorie « Autres ».

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Ce que nous avons entendu

De nombreux répondants ont salué l’occasion qui leur a été donnée de partager leurs commentaires et ont appuyé l’inclusion de scénarios de bilan zéro dans le rapport AE2023. En plus des commentaires portant spécifiquement sur la modélisation, les répondants ont fourni des renseignements importants sur un large éventail de technologies énergétiques, de projets d’infrastructure et de politiques climatiques.

Les répondants ont également manifesté un grand intérêt envers l’élargissement de la portée du prochain rapport pour y inclure une étude des répercussions que pourraient avoir divers scénarios de bilan zéro sur les Canadiens. Cette rétroaction orientera l’élaboration du rapport AE2023 et les analyses que réalisera la Régie dans le futur.

La section qui suit résume les principaux thèmes abordés par les répondants. Nous étudions tous les commentaires reçus et nous déterminerons avec soin quels éléments seront intégrés dans le rapport 2023, et la façon dont ils le seront.

Portée de l’analyse de bilan zéro

Le document de travail décrivait les paramètres qui serviront à établir la portée de l’analyse de bilan zéro de la Régie :

  • Compatibilité avec l’engagement du Canada d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050.
  • Scénarios entièrement modélisés de l’offre et de la demande de tous les produits énergétiques au Canada.
  • Un contexte mondial où l’objectif de l’Accord de Paris de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 degré Celsius est atteint;
  • Inclusion des incertitudes pertinentes, y compris les tendances futures dans les technologies à faibles émissions de carbone et les marchés de l’énergie.

Nous avons demandé aux répondants de décrire les autres facteurs que la Régie devrait inclure (ou ne pas inclure) à son analyse de bilan zéro. La plupart des répondants ont approuvé les paramètres définis par la Régie et ont manifesté leur intérêt à voir le rapport AE2023 élargir sa portée pour prendre en compte un plus grand nombre de facteurs, dont les suivants :

  • Les effets socioéconomiques de la transition vers une économie à zéro émission nette, notamment sur l’emploi et la croissance économique.
  • Les éventuels obstacles à l’atteinte d’un bilan zéro et les solutions envisageables.
  • Le niveau d’investissement requis pour atteindre un bilan zéro et les possibles répercussions des changements climatiques sur la fiabilité et la résilience des filières énergétiques.
  • L’inclusion des émissions de portée 1, 2 et 3 (directes et indirectes), y compris dans le contexte des exportations d’énergie du Canada.

Scénarios et hypothèses

Le document de travail décrivait la démarche qui sera utilisée pour élaborer les scénarios de bilan zéro et les diverses hypothèses de départ sur lesquelles ils sont fondés. Nous avons sollicité des commentaires sur plusieurs de ces hypothèses. Par exemple, la Régie a proposé de s’en remettre à l’analyse de zéro émission nette d’ici 2050 de l’Agence internationale de l’énergie (« AIE ») (Net Zero by 2050(en anglais)) pour plusieurs hypothèses internationales, comme les prix du pétrole brut et du gaz naturel, les coûts des diverses technologies énergétiques et la croissance économique mondiale. Nous avons demandé aux répondants de commenter ce choix et d’autres hypothèses, et voici ce que nous avons entendu :

  • L’atteinte de la carboneutralité d’ici 2050 devrait être le scénario de base, car il est le seul à respecter l’engagement du Canada à cet égard. Certains répondants ont aussi suggéré que le scénario de bilan zéro devrait plutôt se conformer à d’autres cibles nationales, comme l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40 à 45 % sous les niveaux de 2005 d’ici 2030.
  • Toutes les hypothèses doivent être clairement énoncées et être accompagnées d’informations pour expliquer pourquoi elles ont été retenues.
  • La plupart des répondants ont appuyé l’utilisation du rapport de l’AIE pour les hypothèses internationales, tout en émettant quelques réserves :
    • Même si l’AIE est la principale autorité en matière de modélisation des systèmes énergétiques internationaux, il existe d’autres sources. La Régie doit justifier son recours aux hypothèses de l’AIE.
    • Certains répondants ont mentionné que l’AIE a des hypothèses relativement faibles sur les prix du pétrole et du gaz et qu’elle compte fortement sur des technologies non éprouvées ou incertaines, comme les technologies de capture et de stockage du carboneDéfinition* et de stockage de l’énergie.
    • La Régie devrait être cohérente avec la déclaration de l’AIE selon laquelle « aucun nouveau champ de pétrole ou de gaz naturel n’est nécessaire pour atteindre l’objectif de zéro émission nette ».
  • Les hypothèses devraient prendre en compte les événements géopolitiques majeurs récents et leurs éventuels effets à long terme sur les filières énergétiques mondiales.
  • Des hypothèses devraient être établies pour chaque région (provinces et territoires) afin de refléter la diversité des filières énergétiques du Canada.
  • Les possibles contraintes liées aux ressources, comme la biomasse, l’utilisation des terres, les minéraux critiques, la main-d’œuvre, etc. devraient aussi être considérées.
  • Les technologies à émissions négatives devraient être uniquement utilisées dans les secteurs difficiles à décarboniser afin d’éviter que le modèle ne mise trop sur elles au détriment des autres technologies de réduction du carbone.

Analyse des incertitudes

Le document de travail soulignait que le rapport AE2023 devait absolument évaluer les incertitudes susceptibles de nuire à la réalisation de l’objectif de zéro émission nette du Canada. Nous avons demandé aux répondants de nous indiquer les sujets d’incertitude qu’ils considéraient comme les plus importants, et voici ceux qui ont été le plus souvent mentionnés :

  • Rôle des technologies propres dans le futur (hydrogène, petits réacteurs modulaires, technologies à émissions négatives, ressources renouvelables, etc.).
  • Asymétrie des efforts consacrés à la transition : que se passe-t-il si le reste du monde ne progresse pas à la même vitesse que le Canada et ne parvient pas à limiter le réchauffement planétaire moyen à 1,5 degré Celsius?
  • Demande et prix internationaux du pétrole et du gaz dans le futur.
  • Croissance de la demande dans les économies en développement (p. ex., pour le gaz naturel liquéfié).
  • Changements dans la façon dont les Canadiens consomment l’énergie.
  • Incertitude politique, géopolitique, réglementaire et financière.
  • Coûts et répercussions des changements climatiques (p. ex., inondations et feux de forêt).
  • Aménagement d’infrastructures à grande échelle (p. ex., intégration plus vaste et plus profonde des systèmes électriques régionaux).

Modélisation des politiques et des initiatives

Le document de travail décrit la méthode que nous utiliserons pour élaborer les scénarios menant à une économie à zéro émission nette. Nous avons demandé aux répondants de nous dire comment le rapport AE2023 devrait prendre en compte les politiques établies, en cours d’élaboration ou proposées, ainsi que l’évolution de la politique climatique dans un monde carboneutre. Nous leur avons également demandé de nous dire comment les politiques et règlements actuels et futurs devraient être inclus dans la modélisation, et voici ce qu’ils nous ont dit :

  • La modélisation devrait être conforme au plan de réduction des émissions du Canada et à d’autres politiques annoncées, comme le Règlement sur l’électricité propre, le mandat de vente de véhicules zéro émission et plus encore.
  • La tarification du carbone devrait être le principal mécanisme pour modéliser le degré de rigueur futur des politiques climatiques au-delà des politiques et plans existants. La tarification du carbone pourrait servir de substitut à d’autres politiques plus hypothétiques. La Régie pourrait aussi s’inspirer des initiatives stratégiques proposées qui figurent dans le rapport de l’AIE, ou des politiques municipales et provinciales en vigueur au Canada ou ailleurs.
  • Les hypothèses relatives aux politiques devraient être conformes à l’engagement du Canada à éliminer progressivement les subventions inefficaces aux combustibles fossiles d’ici 2023.

Prendre en compte les intérêts des Autochtones

Dans le sondage, nous avons demandé aux répondants de nous indiquer comment mobiliser de façon significative les peuples autochtones pour mieux comprendre comment intégrer leur point de vue dans le rapport. Voici ce que nous avons entendu :

  • Les répondants ont convenu que la meilleure façon de mobiliser les communautés autochtones et de prendre en compte leurs intérêts dans le rapport AE2023 est de les reconnaître en tant que titulaires de droits et de leur demander directement comment elles veulent participer. Certains ont suggéré que les activités de mobilisation devaient être conformes au partenariat du Canada avec les peuples autochtones sur le climat ou aux lignes directrices énoncées dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
  • Les répondants ont fait remarquer que les collectivités éloignées, dont bon nombre sont autochtones, seront particulièrement touchées par les effets des changements climatiques. Les habitants de ces communautés possèdent des connaissances précieuses qui pourraient être mises à profit pour définir les possibles trajectoires vers un bilan zéro.

Utilisation du rapport AE2023

Pour la première fois, le rapport Avenir énergétique du Canada présentera une modélisation complète des trajectoires pouvant mener le Canada vers la carboneutralité d’ici 2050. Nous avons demandé aux répondants comment ils prévoyaient utiliser ce rapport. Voici ce que nous avons entendu :

  • Le rapport AE2023 enrichira les discussions qui ont lieu au niveau national et régional sur la transition du Canada vers une économie carboneutre. Il pourrait contribuer à l’élaboration de la politique climatique et orienter les décisions d’investissement.
  • Le rapport pourra également servir à l’analyse des politiques, à la recherche, à la participation aux consultations gouvernementales, à la sensibilisation du public et à des fins éducatives.
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Conclusion et prochaines étapes

La grande majorité des répondants se sont montrés en faveur de l’adoption par la Régie de modèles énergétiques conformes à l’objectif du Canada consistant à atteindre un bilan zéro émission nette d’ici 2050. Les répondants se sont dits ravis de voir la Régie élaborer des scénarios de bilan zéro fondés sur des hypothèses transparentes, qui seront partagés avec les Canadiens. Ils nous ont également dit que le fait de leur avoir offert la possibilité de participer à l’élaboration de nos hypothèses et méthodes préliminaires est perçu comme une étape importante pour assurer la transparence et la légitimité du rapport à venir.

Plusieurs ont également souligné qu’ils aimeraient voir ce type de recherche aborder des questions complexes, notamment celles ayant trait à la justice climatique, aux bouleversements économiques, à la Réconciliation avec les peuples autochtones, aux répercussions socioéconomiques et au financement. La série de rapports Avenir énergétique du Canada est avant tout une évaluation technique et économique des perspectives énergétiques. Le rapport AE2023 pourrait être considéré comme un outil susceptible d’étayer les recherches futures sur ces sujets.

La Régie remercie tous les répondants pour leurs réflexions et commentaires pertinents. Les renseignements recueillis dans le cadre de cet exercice nous serviront à nous assurer que le contenu du rapport AE2023 est pertinent et utile pour les Canadiens.

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