ARCHIVÉ – Avis de sécurité modifié SA 2016-01A2 de l’Office national de l’énergie – Assurance de la qualité des matériaux utilisés dans les raccords de pipelines
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Dossier OF-Surv-Gen 11
Le 12 mai 2017
Destinataires :
Toutes les sociétés du ressort de l’Office national de l’énergie
Association canadienne de pipelines d’énergie
Association canadienne des producteurs pétroliers
Organismes de réglementation provinciaux et territoriaux
Avis de sécurité modifié SA 2016-01A2 de l’Office national de l’énergie
Assurance de la qualité des matériaux utilisés dans les raccords de pipelines
Madame, Monsieur,
L’avis de sécurité SA 2016-01A2 ci-joint est une version modifiée de l’avis SA 2016-01A émis le 12 avril 2017. Cette modification renferme des renseignements supplémentaires sur les mesures prises par les fabricants pour améliorer l’assurance de la qualité des raccords.
L’Office national de l’énergie attend des sociétés réglementées qu’elles démontrent, dans leurs systèmes de gestion, leur engagement proactif à constamment améliorer la sécurité, la sûreté et la protection de l’environnement, ainsi qu’à promouvoir une culture de sécurité positive.
Des avis de sécurité sont publiés périodiquement pour informer le secteur pétrolier et gazier de préoccupations connues en matière de sécurité ou d’environnement, et prévenir les incidents. Les avis de sécurité servent également à faire ressortir les exigences de l’Office et à communiquer ses attentes à l’égard des mesures que doivent prendre les sociétés réglementées pour atténuer les effets potentiels sur les personnes ou l’environnement.
Pour toute question au sujet du présent avis, veuillez communiquer avec le personnel de l’intégrité des pipelines de l’Office au numéro sans frais 1-800-899-1265.
Veuillez agréer, Madame, Monsieur, mes sincères salutations.
La secrétaire de l’Office,
Original signé par
Sheri Young
Pièce jointe
AVIS DE SÉCURITÉ
Assurance de la qualité des matériaux des pipelines
Mise en contexte
L’Office national de l’énergie est conscient que des conduites et des élémentsNote de bas de page 1 qui ne satisfont pas aux exigences techniques relatives aux matériaux sont installés sur des pipelines assujettis à sa réglementation ou à celle d’autres autorités réglementaires. Dans les cas examinés, les documents émanant des fabricants indiquaient que les matériaux étaient conformes aux exigences quand les sociétés en ont pris possession. Des essais ultérieurs ont démontré que certaines conduites et certains raccordsNote de bas de page 2 ne satisfaisaient pas à toutes les exigences techniques concernant les matériaux. Dans certains cas, il a été déterminé que les matériaux avaient été un facteur contributif de la défaillance du pipeline lors d’essais sous pression.
Même si les cas décrits ci-dessous semblent avoir été isolés, l’Office a par la suite découvert d’autres cas liés à des pipelines au Canada et aux États-Unis. L’introduction sur le marché de conduites et de raccords de qualité inférieure, qui sont ensuite installés sur des réseaux de pipelines, est une préoccupation qui touche l’ensemble de l’industrie et qui doit être corrigée par de meilleures pratiques en matière d’assurance de la qualité.
Avis aux États-Unis sur les propriétés irrégulières des matériaux de conduites
En 2008, l’administration de la sécurité des produits dangereux et des pipelines (PHMSA) du département américain des Transports a constaté l’échec à des essais hydrostatiques et la dilatation excessive d’un certain nombre de pipelines en construction aux États Unis. Après enquête, la PHMSA a attribué les incidents à l’installation d’une conduite dont les propriétés des matériaux ne respectaient pas les exigences techniques.
En 2009, la PHMSA a émis un avis (ADB-09-01) mettant en garde contre la possibilité que des conduites en micro-alliage à forte résistance aient des propriétés chimiques et mécaniques irrégulières et que leur limite d’élasticité soit inférieure aux exigences. L’avis signale également que, dans certains cas, les matériaux des conduites, tout en résistant à un essai hydrostatique, peuvent tout de même être une source de préoccupation.
Raccord de Canadoil Asia
En décembre 2010, l’Office a été informé de la dilatation d’un raccord en acier (coude) après un essai hydrostatique à une installation pipelinière aux États-Unis. Selon la PHMSA, cette dilatation tenait à un raccord dont la résistance était inférieure à la limite d’élasticité minimale précisée. L’exploitant du pipeline a retiré un certain nombre de raccords additionnels dans l’installation pour les soumettre à des essais mécaniques; il a alors décelé d’autres raccords ayant les mêmes caractéristiques.
Les raccords en question avaient été produits en Thaïlande par un fabricant appelé Canadoil AsiaNote de bas de page 3. Ils avaient été fabriqués selon la norme SP-75 de la Manufacturers Standard Society (MSS) visant les raccords en acier à grande résistance soudés bout à bout et avaient été déclarés conformes aux exigences relatives aux matériaux, ce dont faisait état le rapport sur les essais des matériaux. Toutefois, en raison de lacunes dans certains procédés à l’usine, certains raccords ne respectaient pas les exigences concernant les matériaux.
Raccord d’Ezeflow
En 2013, il y a eu une rupture d’un gazoduc réglementé par l’Office en Alberta. Le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) a publié son rapport d’enquête de pipeline (P13H0107), le 3 novembre 2015.
Les enquêtes menées respectivement par le BST, l’Office et l’exploitant du gazoduc ont révélé qu’au moment de la rupture, le gazoduc était exploité à une température qui excédait la limite maximale de conception, ce qui a soumis la conduite et les raccords à une charge thermique supérieure à celle utilisée pour la conception du pipeline.
Même si une faible limite d’élasticité n’était pas du nombre des facteurs contributifs de la défaillance, une enquête ultérieure menée par l’exploitant du gazoduc a établi qu’il était possible que la limite d’élasticité de certains raccords sur le gazoduc ait pu être inférieure aux exigences. Ces raccords ont été renforcés ou remplacés avant la remise en service du gazoduc. Bien que le raccord en cause semble avoir satisfait aux exigences de conception, il était de qualité inférieure parce qu’il ne respectait pas les exigences de l’exploitant du gazoduc concernant la limite d’élasticité et l’épaisseur. Avant d’être mis en service, les raccords avaient subi avec succès deux essais hydrostatiques.
Depuis cet incident, l’exploitant du gazoduc a adopté des exigences techniques visant la fabrication des raccords qui sont supérieures aux normes de fabrication acceptables selon la norme Z662-15 de l’Association canadienne de normalisation (CSA) intitulée Réseau de canalisations de pétrole et de gaz, afin d’empêcher qu’un incident similaire ne se reproduise. Le fabricant du raccord, Ezeflow, a apporté des améliorations à ses procédés de fabrication et à ses programmes d’assurance de la qualité. Le problème de qualité semble être limité aux coudes de nuance 550 fabriqués pour un seul client.
Autres cas constatés après la publication de l’avis de sécurité SA 2016-01 :
Raccords de TK Corporation
En septembre 2012, un raccord fabriqué par TK Corporation (TK) s’est déformé durant un essai hydrostatique mené par un exploitant de pipelines, dans une station de pompage reliée à un pipeline sous réglementation provinciale. En dépit d’autres essais réalisés sur d’autres raccords fabriqués par TK, l’exploitant du pipeline n’a pas été en mesure de déterminer quels raccords pouvaient ne pas satisfaire aux exigences techniques. Une évaluation technique a été effectuée pour établir les critères en vue du remplacement de plus de 400 de ces raccords.
L’exploitant du pipeline qui a fait la découverte du problème a informé les autres exploitants de pipelines de la situation et a entrepris une révision de ses normes techniques internes et de ses méthodes d’assurance de la qualité. De plus, des lignes directrices sur ses exigences plus sévères à l’égard des matériaux ont été communiquées aux fabricants et aux distributeurs.
TK a informé l’Office qu’aussitôt informée de l’essai hydrostatique échoué, elle a mené une enquête sur le procédé de fabrication de ses raccords soudés à haute résistance mécanique et qu’au terme de celle-ci, elle a apporté des améliorations à son équipement, notamment aux matériaux et aux programmes d’assurance de la qualité. TK a aussi confirmé à l’Office son attachement à garantir la sécurité de la population.
Raccord de Tecnoforge
En août 2016, une société pipelinière réglementée a informé l’Office qu’elle avait découvert un raccord (coude) fabriqué par Tecnoforge qui ne respectait pas les exigences minimales de résistance. Le constat avait été fait avant d’installer le raccord. La société exploitant le pipeline a alors entrepris d’inspecter plusieurs centaines de raccords semblables installés depuis 2011. Tous les raccords avaient subi avec succès des essais hydrostatiques; on estime donc que le risque de défaillance est faible. Toutefois, tous les raccords connexes des assemblages de pipeline ont été mis en veilleuse relativement à la température et à la pression jusqu’à leur remplacement, l’instauration de mesures d’atténuation ou la réalisation d’évaluations techniques pour confirmer leur aptitude à demeurer en service.
Le raccord avait subi un durcissement excessif en raison d’un problème lié à la méthode d’assurance de la qualité. Des essais ultérieurs ont révélé que la limite d’élasticité était inférieure aux exigences à certains endroits précis. Ce problème localisé semble être attribuable à un contact entre raccords ou avec les palettes durant le procédé de traitement thermique. Une analyse préliminaire du procédé de fabrication indique que ce problème pourrait se produire chez d’autres fabricants.
Tecnoforge a réitéré à l’Office que la sécurité constitue sa priorité et qu’elle a pris part à une enquête mixte avec l’exploitant du pipeline pour comprendre la cause fondamentale des faiblesses d’élasticité, atténuer celles-ci et confirmer qu’elles n’avaient pas d’incidence sur l’intégrité structurale de ses raccords. L’exploitant du pipeline et Tecnoforge ont indiqué à l’Office qu’à leur avis, l’aptitude fonctionnelle et la sécurité des raccords fabriqués par Tecnoforge n’ont pas été compromises.
Mesures préventives
L’Office tient les exploitants de pipelines, ce qui comprend les exploitants d’usines de traitement, responsables de s’assurer que les conduites et les raccords qu’ils achètent respectent les exigences techniques et qu’ils sont aptes à l’utilisation prévue.
Dans le cadre de son mandat qui consiste à promouvoir la sûreté et à la sécurité des pipelinesNote de bas de page 4, l’Office a adopté une approche plus large et proactive. À mesure que d’autres renseignements seront disponibles, l’Office pourrait donner d’autres directives aux exploitants sur les modifications à apporter à leurs exigences techniques et à leurs programmes d’assurance de la qualité.
Les normes existantes dans l’industrie, CSA Z245.11, CSA Z245.1, ASME B16.9 et MSS SP-75, sont essentielles pour prévenir la fabrication de conduites et de raccords dont les propriétés des matériaux ne sont pas conformes. Ces normes sont des documents évolutifs qui sont mis à jour au besoin. Tous les organismes de normes sont disposés à faire les modifications nécessaires à leurs normes, et l’Office demeure en communication avec eux concernant le problème mentionné précédemment. Entre-temps, l’Office compte sur les sociétés exploitant des pipelines pour qu’elles établissent leurs propres exigences techniques relativement aux raccords, ou les rehaussent, pour qu’elles surpassent les normes actuelles, afin d’assurer que les raccords qu’elles achètent et installent respectent les propriétés exigées pour les matériaux.
Au nombre des mesures permanentes que doivent prendre les sociétés pipelinières réglementées par l’Office en matière de sécurité, on compte celle de mettre au point des exigences techniques visant les conduites et les éléments utilisés dans les pipelines. Conformément à l’article 14 du Règlement de l’Office national de l’énergie sur les pipelines terrestres (RPT), elles doivent présenter à l’Office ces exigences techniques lorsqu’il leur en fait la demande. Par ailleurs, les sociétés doivent mettre en œuvre des programmes d’assurance de la qualité afin de s’assurer que les conduites et les éléments respectent les exigences techniques établies par la société, comme l’exigent l’article 15 du RPT et l’article 10 du Règlement sur les usines de traitement. Dans le cas présent, l’examen des rapports sur les essais auxquels sont soumis les matériaux, sans une vérification indépendante sur place, peut ne pas constituer une protection suffisante contre l’introduction d’éléments ne satisfaisant pas aux exigences techniques. L’Office compte aussi sur les sociétés pour qu’elles surveillent mieux, directement ou indirectement, le procédé de fabrication au moyen d’un processus d’assurance de la qualité effectué par une tierce partie.
Complément d’information
Pour toute question au sujet du présent avis, veuillez communiquer avec le personnel de l’intégrité des pipelines de l’Office au numéro sans frais 1-800-899-1265.
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